Magnien, Charles [signé] [1649], REFLEXIONS CONSCIENCIEVSES DES BONS FRANCOIS, SVR LA REGENCE DE LA REINE. , français, latinRéférence RIM : M0_3061. Cote locale : C_9_18.
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AV LECTEVR.

CHER amy, LECTEVR, le sentiment
vniuersel, & la voix commune
des estrangers est, qu’il faut apprehender
les premiers mouuements
des François, cherir & estimer les seconds,
dautant (disent-ils) que ceux-là sont
violents & dangereux, ceux-cy doux, paisibles,
& affables ; C’est en quoy ils loüent leur bonté
naturelle au dessus de toutes les autres nations ;
Car comme la vertu ou le vice, la bonté ou la
malice, se trouuent parfaitement dans les second
& reflexes, à cause du jugement & pleine
aduertance, & non dans les premiers, trop
prompts & legers ; de mesme ceux qui excellent
plus dans les seconds mouuements, qui
ont la vertu & la bonté, quoy que plus imparfaits
dans les premiers, ils sont les plus vertueux
& moins vicieux. Depuis les émotions,
les Parisiens ont fait cognoistre qu’ils estoient
vrais François par cette proprieté ; car si quelques-vns
ont eu des premiers mouuements
trop violents, impetueux, & déreiglez, qui auroient
causé la sortie du Roy & de la Reine hors
de la ville de Paris : Tous vnanimément ont témoigné
des actions judicieuses, & parfaits mouuements



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