M. J. B. D. T. E. R. O. D. P. M. [1649], SVITTE DV CATECHISME DES PARTISANS, OV DES RESOLVTIONS THEOLOGIQVES, Touchant l’Imposition, leuées & employ des Finances. Par M. I. B. D. E. T. E. R. O. D. P. M. , françaisRéférence RIM : M0_652. Cote locale : C_1_8.
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D. De grace, ne me refusez pas la faueur de me dire,
si les prets sont iustes & licites ?

R Oüy, & i’adiouste que ce sont des œuures de charité,
que Dieu a ordonnez en l’vn & en l’autre testament,
la Loy estant expresse au 15. chapitre du Deuteronome,
& au 6. de l’Euan. S. Luc. Il y a vue infinité d’autres
passages dans l’Ecriture Sainte, dont on les pourroit
authoriser, s’il en estoit besoin ; mais ces deux icy, sont
plus que suffisans pour satisfaire à vostre curiosité, que ie
ne blasme point, pour autant que ie reconnoist qu’elle
vous porte à sçauoir beaucoup de choses necessaires à vostre
salut.

D. Donc ces grands hommes ont eu tort d’empescher
les prets des vingt-quatre millions que le Roy demandoit
aux Partisans ?

R. Tout beau, il ne faut pas estre si promp, ny si temeraire,
de condamner le procedé des personnes
tres-prudentes, qui ne font rien que par deliberation
tres-iudicieuses. Et pource ie vous prie de surseoir vostre
iugement, & de vous donner lieu d’obseruer, qu’vne
action, qui de soy est meritoire, peut estre vitiée &
sensée criminelle par quelque circonstance qui l’accompagne.
Si vous me permettez de m’expliquer plus amplement,
asseurément vous vous rendrez dans mon sens.
N’est-ce pas vne bonne œuvre de donner l’aumosne aux
pauures ? Neantmoins le Sauueur du monde condamne
celle qui se fait par ostentation, & proteste en Sainct
Mathieu, Que son merite s’en va en fumée. Nous pouuons
raisonner de mesme, du fait que vous proposez. Ie
veux que ces prets soient de leur nature tres-saincts &
tres-religieux, & en effet, ils le sont comme i’ay declaré ;



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