Louis (XIV), De Guénégaud [signé] [1652], RESPONCE DV ROY, DONNÉE PAR ESCRIT au sieur Pietre, Procureur de sa Majesté en l’Hostel de Ville de Paris. Tendante au restablissement des Cours Souueraines; & à enuoyer des Passeports necessaires aux Officiers, Communautez, Bourgeois, & Habitans de sa bonne ville de Paris. , françaisRéférence RIM : M0_3434. Cote locale : B_3_11.
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de ladite Ville, & ayant connoissance de leur fidelite
entiere, & de la bonne disposition dans laquelle ils
sont, & ont tousiours esté pour son seruice, & pour se
maintenir dans le repos sous son obeyssance ; Sa Maiesté
ne peut iamais ressentir tant de peine & de douleur qu’elle
en reçoit, sçachant l’oppression qu’ils souffrent, notamment
depuis le quatriesme Iuillet dernier, sans que iusques
a present les remedes qu’elle a essayé d’y apporter ayent
esté vtiles, parce que l’on a peruerty tout ce qu’elle a fait
connoistre de ses bonnes intentions, & que par malice &
par force l’on a empesché les effets ; l’on ne se peut representer
combien elle a esté touchée d’apprendre que l’on
ayt employé les incendies, les meurtres & autres voyes de
fait pour intimider ses fidelles Sujets, & pour les diuertir
comme l’on a fait iusques à present, de satisfaire à leur deuoir ;
Que l’on ayt banny les Officiers & Magistrats legitimes,
en contraignant le Gouuerneur, le Preuost des Marchands,
le Lieutenant Ciuil, & autres à sortir de ladite Ville
pour mettre leur vie en seureté ; Que l’on voye en leur
place ceux qui ont cõmis les atentats pour en profiter ; Que
l’on ayt estably de nouueaux Escheuins au prejudice des défenses
de sa Majesté, de proceder à leur eslection à cause de
l’estat present de ladite Ville ; Que l’on ayt fait des taxes sur
les biens des Bourgeois de la Ville, pendant que ceux qu’ils
ont à la campagne, & dans les Fauxbourgs, ont esté pillez
& tauagez auec toute sorte de degats & de licence : Que sa
Majesté a fait toutes choses possibles, & mesmes en quelque
façon contraire à sa dignité, afin principalement de
leur faire rendre leur premiere liberté, & de les déliurer de
tous les maux, fatigues & pertes qu’ils souffrent par la guerre,
donnant moyen aux Princes qui sont armez contr’elle,
& qu’ils ont vsurpé dans ladite Ville l’authorité qui n’appartient
qu’à elle seule, de poser incontinent les armes, &
de faite retirer leurs troupes & celles des Estrangers,
suiuant les declarations qu’ils en ont faites depuis si long-temps,


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