Louis (XIV), De Guénégaud [signé] [1649 [?]], LETTRE CIRCVLAIRE, Pour la convocation des Estats généraux. , françaisRéférence RIM : M0_1829. Cote locale : A_1_6.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 3 --

Royaume est travaillé, & dont l’accroissement pourroit enfin
accabler nos sujets, Nous avons estimé apres avoir pris les advis
de nostre tres-cher & tres-amé Oncle le Duc d’Orleans, de nostre
tres cher & tres-amé le Prince de Condé, des autres Princes,
Ducs, Pairs & Officiers de nostre Couronne, & autres principaux
& plus notables personnages de nostre Conseil, estans en grand
nombre prés de nous, que nous ne pouvions mieux y parvenir,
qu’en faisant convoquer & assembler le plustost que seroit possible,
les Estats généraux des trois ordres de nostre Royaume, &
ayans resolu de tenir lesdits Estats le quinziéme du iour du mois
de Mars prochain en nostre ville d’Orleans, & de faire pour cette
fin que quelques-vns des plus considérables personnages de
chacune Province, Bailliage & Seneschaussée, s’y trouvent ainsi
qu’il est accoustumé, pour nous faire librement, & en plaine assemblée,
les plaintes & remonstrances qu’ils aviseront, afin de
pourvoir sur icelles, ainsi que le besoin se pourra requerir : Nous
avons bien voulu vous faire cette Lettre, par l’avis de la Reyne
Régente nostre tres-honorée Dame & Mere, par laquelle nous
vous mandons, & tres expressément enjoignons qu’incontinent
que vous l’aurez receuë, vous ayez à convoquer & faire assambler
à son de trõpe & cry public, ou autrement ainsi que vous aviserez
dans le plus bref temps que faire se pourra, tous ceux des trois
Estats d’iceluy ressort, qui ont accoustumé d’étre appelez en pareil
cas, pour conferer ensemble sur toutes les choses qu’ils verront
estre à réformer & à corriger, afin de remettre la justice, la
police, & la discipline de nostre Royaume, en leur premiere &
ancienne splendeur, pour maintenir & faire subsister l’Estat & la
Maison Royale, r’establir le repos public, & conserver vn chacun
dans son devoir sous nostre obeyssance, & en ce faisant, qu’ils
ayent à choisir vn d’entr’eux de chaque Ordre, pour se rendre audit
iour quinziesme dudit mois de Mars, en ladite ville d’Orleans,
auec d’amples pouvoirs, instructions, & memoires, pour nous
faire entendre de la part des Estats, ce qui leur semblera bon & à
propos pour les fins susdites & pour tout ce qu’ils verront estre
du bien général de nostre Royaume & du contentement d’vn
chacun : Protestans devant Dieu, avec la Reyne Régente nostredite
Dame & Mere, que le seul but de nous armer au
dedans & au dehors de nostre Royaume est d’aquerir vne
juste & longue paix, dans laquelle Dieu soit aussi religieusement
honoré & servi qu’il est peu respecté dans ces troubles :


page précédent(e)

page suivant(e)