RESPONSE DE MONSEIGNEVR
l’Archeuesque de Paris, à sa Majesté.

SIRE,

Les desordres & calamités qui arriuent de temps
à autres dans les Estats de ce Monde, ne sont point
des accidens de fortune : mais des effets de la Prouidence
de Dieu, qui visite ainsi les peuples pour leurs
pechés, par les fleaux de sa juste colere ; Desorte que
Dieu est bien tousiours l’autheur de ces chastimens :
mais il n’y en a point d’autre cause que nos crimes.
Vostre Royaume, SIRE, & particulierement vostre
bonne Ville de Paris, a ressenty depuis quelques
années, & ressent encore à present ces fleaux de
l’ire de Dieu, qui viennent bien de nos pechés, mais
n’en sont pourtant que la peine : C’est pourquoy
Dieu mesme, dont vous estes la viue image, vous
a inspiré d’en auoir compassion, & imitant sa misericorde,<lb/> d’oublier vos propres interests, pour donner
par vn Amnistie generale, la Paix & le repos à
vostre peuple. Vn Sage disoit autres-fois, que comme
le Soleil, qui nous fait viure par sa lumiere, n’attend
pas que nous le prions, mais se leue de luy mesme,
pour nous esclairer par ses aspects, qui sont la
ioye & la felicité de tout le monde : ainsi vn bon
Prince preuient ses peuples par les effets de sa bonté,
qui le rend à tous non moins aymable qu’admirable ;

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