Lorraine, Charles IV de [?] [1652], LETTRES VERITABLES DV DVC DE LORRAINE, ENVOYÉES A SON ALTESSE ROYALLE, ET A MADAME LA DVCHESSE D’ORLEANS. Sur quelques Libelles publiez à Paris, descriant la conduite de son Altesse de Lorraine en France. , françaisRéférence RIM : M2_135. Cote locale : C_12_22.
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que si ie voulois demeurer aux mesmes termes, que
Monsieur de Turenne se retireroit ; sur quoy le Roy voulut
y enuoyer le Milord Germain, qui ramena le Duc
d’York & Beaujeu. Sur ces entrefaites, Monsieur de Turenne
vint aussi, & m’offrit le choix de se retirer le premier,
en luy donnant des Generaux, ou qu’il m’en donneroit
deux à mon choix, si ie voulois decamper le premier pour
la seureté de ma marche. Ie l’acceptay auec cette obligation,
qu’il demeureroit trois iours là, & que les gens que
i’auois de Monsieur le Prince de Condé seroient conduits
où ils voudroient : ce qui fut accordé, apres neantmoins
auoir sur ce sujet rompu & commandé que l’on chargeast,
parce qu’il vouloit qu’on les ramenast à Lagny, où ie les
auois pris. Tout ce long discours est reduit à l’effet que,
Estampes a esté secouru, vos trouppes tirées & mises en
seureté ; & de plus, les trouppes de Monsieur le Prince
iointes à l’armée. Ie laisse à V. A. R. à iuger combien elle eut
donné, quand la Ville d’Estampes estoit assiegée, afin que
l’on eut mis les choses en cét estat ; neantmoins ie l’ay trahy,
dit-on. Ie suis si religieux à ma parole, qu’ayant promis
que ie ne traitterois pas auec la Cour, que ie ne fusse retiré
sur la frontiere ; ie l’asseure que m’ayant esté offert autant
& plus que ie n’esperois, ie n’y ay voulu entendre ; marchant
sur la frontiere pour prendre mieux mes mesures
que ie n’ay pas fait ; ny ayant eu aucune raison qui m’ait
pû obliger d’en venir aux mains auec les Ennemis à Villeneuue
sainct George. Aussi deffie-je toute la terre de m’auoir
veu apprehender ny faire aucune action, pour empescher
les Ennemis d’en venir aux mains. I’y ay fait ce
que i’ay deû, & s’il vous plaist de vous en informer, & de
toutes les particularitez, V. A. R. trouuera que ie n’ay
rien fait dont elle ne doiue estre fort satisfaite, ie le seray
entierement si elle me croit.

 



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