Loret, Jean [?] [[s. d.]], SVITE DE LA GAZETTE DV TEMPS. EN VERS BVRLESQVES. , françaisRéférence RIM : M0_1471. Cote locale : B_18_24.
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La ramena droit à la Cour,
Et le soir de ce mesme iour
Apres cette action hardie
Il luy donna la Comedie.

 

 


Le feu s’estant pris l’autre iour
Assez proche de Luxembourg
Dans vn logis de consequence
On croyoit que sa violence
Par vn subit embrasement
Destruiroit tout le basliment ;
Mais vne Dame debonnaire
Iettant dedans vn Scapulaire
Les mains en haut elle ioignit,
Et le feu soudain s’esteignit,
Arresté par ce seul obstacle,
Et la rareté du miracle
Est que sans aucun contredit
Le Sainct Scapulaire susdit
Ietté par cette bonne Dame
Au milieu de l’ardante flame
Fut retrouué le lendemain
Dans la maison entier & sain
Parmy la cendre & la poussiere,
Certainement belle matiere
Pour confirmes les gens de bien,
Mais Charenton n’en croira rien.

 

 


I’auois escrit l’autre sepmaine
Que Monsieur le Duc de Lorraine
Venoit en faueur de la Cour
Mais maintenant il n’est plus pour
Car depuis certain interualle
Il est pour l’Altesse Royalle
On verra bien s’il se maintient
Iusqu’à la sepmaine qui vient.

 

 


Touchant les Mareschaux de France
>On m’a mandé que d’asseurance
La Force, Miossans, & Palleau
Estoient sur le roolle nouueau,
Et que le Mareschal d’Estrée
Doit au Conseil auoir entrée,
Quoy que Iulles s’en soit allé
En climat assez recullé
La Paix de nous tant attenduë
N’est encor pourtant descenduë
Du Ciel son bien-heureux seiour,
Où l’on n’entend aucun tambour,
Chacun ardamment la desire,
Mesme deust-on en ce lieu dire
Taisez-vous petit sot d’Autheur
Vous faictes le Predicateur,
Il faut que ie die en ces lignes
Si nous ne nous rendons plus dignés
De cette aymable & douce paix
Que nous ne l’obriendrons iamais.

 

 


Princesse blonde, & non pas brode
Ie finis par ce periode,
Priant le Ciel auec ardeur
Qu’il ait tousiours vostre grandeur
En sa saincte & diuine garde,
Et vous tienne gaye & gaillarde.
Ces vers aucunement sterilles
Furent faits le iour de Sainct Gïlles.

 

APOSTILLE.

 


On m’a mandé de Liancour
Que trois Messieurs de la Cour,
Mais on ne m’a nommé personne,
Murmurent fort, dont ie m’estonne,
Moy qui ne suis qu’vn doucereux,
De ce que i’auois parlé d’eux
Dans mes pauures petits ouurages,
Alleguant lesdits personnages
Que ie les auois offencez
Ne les respectant pas assez :

 



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