Loret, Jean [?] [1652], SEPTIEŚME GAZETTE DV TEMPS. EN VERS BVRLESQVES. , françaisRéférence RIM : M0_1471. Cote locale : B_18_29.
Mardy, le Parlement nouueau Composé de maint gros cerueau, Par vne Royale Ordonnance A Ponthoise prit la seance, Et fit tout plein de reglemens Touchant les presens mouuemens, Mais ils n’estoient a tout rabattre Que le nombre de vingt-quatre, Sçauoir le President Molé Dont i’ay plus de cent fois parlé, Et lequel a par Saincte Barbe Encor plus de sens que de barbe, De Nouion & le Coigneux Gens de l’Estat assez soigneux, Monsieur de Noyon Pair de France Prelat d’honneur & d’importance, De L’Hospital & Villeroy Tous deux grands seruiteurs du Roy, De Champlastreux comme honoraire, Plus d’Orgeual, Bordeaux, Berchere, Monsieur Balthazar aussi Estoient encor ioincts à ceux cy Tous quatre Maistres des Requestes, Et qui passent pour bonnes testes, Le Févre, Thibeuf, Tambonneau, Saincte Croix, Mandat, Menardeau, De Seue, Perrot, Bragelonne Qu’on tient assez sage personne, Le Févre la Barre, Bernay, Homme, dit on, assez bien nay, Tous Conseillers d’ame loyalle, Si l’on en croit la Cour Royalle, Puis le Procureur General Qui ne harangua point trop mal, Et sur le tout Monsieur Radigues, Greffier, lequel par maints intrigues Eust vne robbe d’Aduocat Qui luy fust loüée vn Ducat, Et le Bonnet carré d’vn Prestre Pour plus honnestement parrestre. A Paris de petites gens, Colporteurs, Records de Sergens, Gens de Pont neuf, & de tauernes, Tous vrays diseurs de balliuernes Se mocquent impertinemment Du susdit nouueau Parlement, Mais loing d’auoir l’ame abusée Par cette engeance mesprisée, Ie n’escoute qu’auec regret Ce que dit le peuple indiscret, Et leur sot & grossier langage, Me fait estimer d’auantage Les gens d’honneur & de renom Dont on veut déchirer le nom, Ie suis né sous cette influence Que ie hay tres fort l’insolence, Et dans les sentimens diuers De ce temps meschants & peruers le prends tousiours vaille que vaille Le contrepied de la canaille.
Ce discours insensiblement S’est estendu plus amplement Que ie n’auois ozé le dire Lors que i’ay commencé descrire Les vers m’ont semblé plus aysez Mais belle Princesse execusez Si cét ouurage poëticque Vous semble vn peu trop politique.
Cette Lettre par moy risuée Fust l’vnziesme d’Aoust acheuee.
APOSTILLE.
Monseigneur le Duc de Vallois Aagé de vingt quatre mois, Ce beau surgeon des lys de France, Et dont la tres-haute naissance
|