Anonyme [1649], IVLES L’APOSTAT. , françaisRéférence RIM : M0_1776. Cote locale : C_5_72.
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sollicitation on se laissera aller pour de l’argent.
En second lieu on ne peut auoir aucune vertu sans
la prudence, or on ne peut estre prudent sans estre
iuste, fort & temperant, il n’en est pas de mesme
des vices qui se peuuent rencontrer tous ensemble,
si non en quelque prodigieux monstre qui
soit que de vice. Nostre Iules l’Apostat a fait
voir qu’il n’y a rien de plus naturel en luy que le vice
contre nature, qu’vn peché n’est pas plustost conçeu
& engendré dans son esprit qu’il est le pere
d’vn autre, & cestuy-cy en naissant donne la vie
à plusieurs, & successiuement à tous, & bien que
ces crimes soient pires que des viperes, ils ne sont
point mortels à ceux qui les ont enfantez, des voluptez
il passe au desirs des richesses, de ceux cy à
celuy des honneurs sans iamais sortir de l’vn pour
entrer en l’autre ; ce n’est point en luy vne succession
ou changement de mauuaise habitude, mais vne
suite & vne augmentation : mais pour mieux reconnoistre
ses impietez & voir qu’il n’a pas seulement
esté Apostat, mais en a fait Apostasier
d’autres, il ne fait que considerer comme il a tiré
de Cloistre vn Frere Moyne qui auoit fait veu de
pauureté, lequel il luy a fait rompre plus solemnellement,
luy faisant achepter vn Chapeau de mesme
couleur que le sien douze millions, qu’il ne l’auoit
professé, de plus luy ayãt attaché la Mythre & le Chapeau


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