La Mère de Dieu, Pierre de (dit Bertius, Abraham) [1647], LES VERTVS ROYALES D’VN IEVNE PRINCE. , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_1_1.
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malice, comme seroit le mauuais exemple, qu’ils
dõnent à leurs subiects en ternissant l’éclat de leur
Pourpre, le scandale de toute la Cour, qui se
moule sur leurs actions, & s’en sert comme
d’vne loy viuante. D’où vient qu’en l’Escriture
saincte nous trouuons que Dieu a chastié beaucoup
plus rigoureusement les pechés des Princes,
que ceux des personnes priuées : à cause qu’il
semble que tous les subiects trempent dans les
crimes des Souuerains.

 

Les pechés
des ieunes
Princes
plus dãgereux
au
public, que
ceux des
[2 lignes ill.]

Ainsi voyons nous toute l’Egypte affligée de
plusieurs fleaux, & estre l’obiect de la diuine vengeance
pour l’obstination enragée de Pharaon,
& de ceux qui auoient quelque sorte de commandement
dans son Royaume. Ainsi plusieurs
milliers d’ames payerent par leur mort, le peché
du Roy Dauid : ainsi la desobeïssance de Saül,
fut cause de la diuision de tout le Royaume, &
que le Sceptre de Iuda fut transferé à vne main
estrangere, au preiudice de ses legitimes successeurs.
Et si on a veu la Monarchie Françoise aller
en decadence, il en faut attribuer la faute au dereglement
des Souuerains. Dequoy nous auons
vn parfaittement bel exemple, lors que les Anglois
furent chassés de quelques Prouinces par
Charles VII. on leur demanda en partant de
Gascogne quand ils retourneroient en France ;
Lors que vos pechés (disoient-ils) seront plus grands
que les nostres. Témoignans par cette response que



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