La Mère de Dieu, Pierre de (dit Bertius, Abraham) [1647], LES VERTVS ROYALES D’VN IEVNE PRINCE. , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_1_1.
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renoncer aux verités Euangeliques. Combien
de fois l’impieté armée de puissance, & assise
dans le Thrône de la gloire, a t-elle forcé la pureté
des Vierges ; & conduit solemnellement
dãs des lieux de prostitution de petites creatures,
dont l’innocence estoit consacrée au Fils vnique
de la Vierge ? Ce sont les fruicts mal-heureux
qu’enfantent les Roys vicieux ; & à chaque fois,
que le Sceptre est entre les mains d’vn mauuais
Prince, qui n’a point d’autre loy que celle de ses
passions, il faut craindre tous les deréglemens,
que ie viens de rapporter. C’est l’abomination de
desolation assise dans vn lieu Sainct qu’vn Souuerain
eleué au Thrône Royal, & qui abuse de
l’authorité que Dieu luy a mis entre les mains ;
c’est vne Statuë de Nabuchodonozor, soutenuë
par des pieds d’argille qui menacent les peuples
de ruine ; c’est vne Idole de Royauté, & vn veritable
Esclauage.

 

Ce que
fait vn ieune
Prince
ennemy de
la Royale
vertu, pour
corrompre
le peuple.

Matt. 24.
15.

Deniel. 2[1 chiffre ill.]
v. 32

I’accorde bien que les pechés des particuliers,
ne changent point d’essence ny de nature, estans
commis par des personnes de tres-éminente Dignité,
le blaspheme sorty de la bouche d’vn pauure
paysan est vn crime mortel : de mesme espece
que celuy du plus puissant Monarque : l’Adultere
de Dauid est de mesme nature que celuy du
moindre de ses Soldats. Ie remarque pourtãt plusieurs
circonstances dans les crimes des Roys &
des Princes, qui augmentent extremement leur



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