La Mère de Dieu, Pierre de (dit Bertius, Abraham) [1647], LES VERTVS ROYALES D’VN IEVNE PRINCE. , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_1_1.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 179 --

de manier le Sceptre, c’est le plus manifeste charactere
de leur grandeur, le plus haut trait de leur
excellence. Tite Vespasian, fut surnommé,
l’amour, & les delices du genre humain ; à cause
que ce grand Empereur, auoit de si fortes inclinations
à faire courtoisie à tout le monde, qu’il
tenoit pour temps perdu, les heures employées
en d’autres exercices. Et de fait, comme ce Prince
eut passé vn iour, sans prattiquer quelque acte
signalé de liberalité ; faisant reflexion sur ses
actions, Ha Messieurs (dit-il) I’ay perdu inutilement
cette Iournée : témoignant à ses courtisans,
qu’vn ieune Monarque ne doit point auoir
d’occupation plus serieuse, que celle de la liberalité.

 

Amor, &
Delicia
Gineris
humani,
Suiton.

Themistius rapporte vn autre traict de l’Empereur
Valentinian, qui n’est pas moins remarquable,
lors qu’il dit que ce Prince, ne croyoit
pas auoir regné, tandis qu’il auoit esté sans donner
au public des gages de sa magnificence Royale.
Que ne m’est-il permis d’imprimer ces sentimens,
dans les esprits des Souuerains ? que n’ay-ie
la voix assés resonante, pour faire entendre
ces verités aux ieunes Princes, qui ont receu du
Ciel la sur-intendance des testes de tant de mortels ?
que n’ay-ie l’authorité de grauer sur leurs
Thrônes cette memorable sentence, pour la leur
mettre deuant les yeux ? Peut-estre que cela les engageroit
à la prattique de cette Royale vertu,



page précédent(e)

page suivant(e)