La Mère de Dieu, Pierre de (dit Bertius, Abraham) [1647], LES VERTVS ROYALES D’VN IEVNE PRINCE. , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_1_1.
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témoignage qu’vne rude blessure, receuë dans le
combat ; la playe est vne langue bien eloquente,
pour precher la vertu d’vn grand Prince, & quoy
qu’elle semble muette, elle ne laisse de crier plus
hautement que la voix resonnante de la medisance.
D’où vient qu’vn puissant Capitaine, pour
confondre ses ennemis qui luy reprochoient deuant
les Senateurs Romains, de n’auoir pas assés
courageusement deffendu les interests de la Republique,
pour sa iustification dechira sa robbe,
& montrant son estomach charge de coups, &
couuert de blessures ; voyés (Messieurs dit-il) s’il
est veritable, que ie n’ay point d’amour pour ma
Patrie, ou si ie me suis laschement comporté
dans les Armées, comptés mes playes, regardés
mon estomach, & iugés si ce sont des signes d’vn
cœur effeminé ?

 

Vulnera,
opinio inseparabilis,
sine assertore
prœconium,
pro
priæ lingua
virtutis,
&c. Cassiodor.
lib. 8.
Variar. 10.

Peut-on rien voir de plus genereux pour vn
ieune Prince, que la valeur de Monseigneur le
Duc de Nemours ; qui ne s’est pas contenté au
Siege de Mardyck, de se mesler auec les plus
courageux soldats & Capitaines, pour resister
aux efforts de nos ennemis, mais par diuerses fois
a exposé sa personne au hazard, pour defendre
les interests de la Couronne, de quoy la France
luy aura des obligations éternelles : & les glorieuses
marques de ses blesseures ; rendront tousiours
des preuues de ses Royales vertus, & de la grandeur
de son courage.

Generosité
de Monseigneur
le
Duc de Nemours
en
la derniere
Cãpagne.



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