La Mère de Dieu, Pierre de (dit Bertius, Abraham) [1647], LES VERTVS ROYALES D’VN IEVNE PRINCE. , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_1_1.
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les pourtraicts de leur Roy, quand il seroit en enfance :
chacun le fait tirer, pour auoir deuant ses
yeux celuy qui est graué profondément dans son
cœur, & dans ses pensées.

 

Les Empereurs Romains ne pouuoient manquer
de posseder les bonnes-graces des peuples,
puis qu’ils estoient éleués à cette charge, par la
voix commune de la Noblesse, de la Milice, &
du peuple ; il ne leur estoit pas beaucoup difficile,
de conseruer vne amitié si estroittement attachée
à leur personne. Et ie ne m’estonne pas de voir,
que dans les Monarchies, où les Roys sont électifs
(comme en Allemagne en Pologne, & en
Hongrie,) les peuples cherissent les Princes,
qu’ils ont choisis pour les gouuerner ; puis que la
raison veut qu’ils ne changent point facilement
d’inclination ; Mais en France ou la Couronne
est hereditaire, les peuples ayment les Princes,
tels qu’il plait à la Diuinité les donner ; quand
mesme ils ne seroient pas tant bien qualifiés : il
suffit qu’ils leur soient presentés des mains de la
tres-sage prouidence, pour leur estre grandement
aymables.

Ie me reprens, les peuples François ont bien
d’autres considerations pour échauffer leurs volontés,
en l’amour de leurs Monarques : & ie ne
crois pas que les nations estrangeres, leur puissent
disputer cet auantage. Si nous auons remarqué au
Chapitre 22. que l’affabilité, & la courtoisie des



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