La Mère de Dieu, Pierre de (dit Bertius, Abraham) [1647], LES VERTVS ROYALES D’VN IEVNE PRINCE. , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_1_1.
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sans les qualisier du titre de tres-chers, & bien-aymés
conseillers ? a t-on iamais entendu, que par
leur authorité souueraine, ils ayent violé les
loys de la couronne ? personne ne leur peut reprocher
d’auoir vsurpé sur les terres de leurs voisins,
ny couuert leurs cruautés du pretexte de religion :
ou d’auoir assiegé les Põtifes Souuerains, iusques
dans leur Thrône : tant s’en faut qu’ils tiennent
du bien d’autruy, que le principal motif de la
guerre presente, n’est que pour obliger les ennemis
à restituer ce qu’ils occupent iniustement, &
à retirer les Princes voisins d’vne miserable seruitude.

 

Nos Roys
traittent
leurs suiets
de grande
courtoisie,
& bonté.

C’est la Royale clemence qui rend nos Roys,
éloignés des vangeances ; tardifs à chastier par le
sang, les crimes de leurs suiets : ennemis iurés des
duellistes, comme ils ont montré par leurs
Edicts, si souuant publiés. Mais prenons la peine
de descendre plus en particulier, pour mieux
découurir cette verité ; ne sçait-on pas qu’Henry
le Grand pardonna generalement à tous ceux de
la ligue qui auoient pris les armes, pour s’opposer
à ses iustes desseins, & pour l’empescher de prẽdre
possession de son Thrône ? On a remarqué
qu’estant arriué a la Couronne, sa Royale clemence
a donné des charges à ceux qui n’attendoient
que des supplices. Henry II. frappé par
mal-heur d’vn éclat de lance, dont il mourut
douze iours apres, commanda tres-expressément



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