La Mothe-Houdancourt (Henri de) [?] [1649], TROISIEME FACTVM, OV DEFENSES DE MESSIRE PHILIPPES DE LA MOTHE-HOVDANCOVRT DVC DE CARDONNE, & Mareschal de France, CY-DEVANT VICE-ROY ET CAPITAINE General en Catalogne. Auec plusieurs Requestes, Arrests, & autres Actes sur ce interuenus, tant au Conseil, qu’ailleurs. , français, latin, italienRéférence RIM : M0_2849. Cote locale : A_4_6.
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de Messieurs le President de la Coste & de la Martelliere
Conseillers Commissaires, sous pretexte qu’ils sont de ladite
Chambre, ainsi que veulent les Patentes & le Sieur Procureur
General, veu qu’ils n’en peuuent estre Iuges, & que le
Sieur de la Coste y estant premier President, n’y peut estre
Rapporteur, où il quitteroit sa place : & y ayant deux beaux-freres
& des cousins germains il est contre l’ordre de la Iustice,
de renuoyer en sa Chambre seule le iugement desdites appellations
qu’il faut vuider auant toutes choses, & d’ailleurs ledit
Parlement estant tout composé de personnes d’integrité
& de suffisance, a connu que refuser telles Patentes, c’estoit
obeyr aux constitutions & Ordonnances des Empereurs & des
Roys, qui ont commandé à leurs Cours Souueraines, de n’y
deferer en tels cas. Et ce n’est pas contredire au Prince que
d’opposer ses volontez iustes & meurement deliberées pour
le bien & le repos de son Estat, à celles qui sont promptement
enuoyées sans connoissance de cause : que d’opposer les equitables
Ordonnances, qui ont attiré sur les Princes qui les ont
faites, la benediction du Ciel, la voix de leurs peuples & perpetué
leur reputation plus que toutes les conquestes de leurs armes,
à celles qui sont mendiées, & obtenuës contre le droict
des parties, ausquelles lesdites Ordonnances ne veulent pas
que les Iuges deferent. Au contraire les Parlemens, qui se conduiroient
autrement, pourroient estre accusez de contrauention
aux Loix, & de desobeïssance aux Roys, qui ont voulu obuier
par telles Ordonnances aux sur prises qu’on leur pouuoit
faire, & pouruoir à la Iustice qui en estoit retardée.

 

Les Roys d’Egypte n’auoient point de plus grande ioye, &
ne tenoient pas qu’il y eust vne plus grande obeïssance en leurs
Magistrats, que lors qu’ils rendoient la Iustice à leurs peuples
selon l’equité, les Loix & la raison, sans s’arrester aux ordres
de bouches ou par escrit, qu’ils receuoient d’eux & ils leurs
faisoient promettre & iurer entre leurs mains de n’y auoir
point d’esgard.

Que si depuis la Cour sur l’opposition ausdites lettres a renuoyé
les parties au Roy, en suspendant pour quelque temps la



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