La Mothe-Houdancourt (Henri de) [?] [1649], SECOND FACTVM, OV DEFENSES DE MESSIRE PHILIPPES DE LA MOTHE-HOVDANCOVRT DVC DE CARDONNE, & Mareschal de France, CY-DEVANT VICE-ROY ET CAPITAINE General en Catalogne. Auec plusieurs Requestes, Arrests, & autres Actes sur ce interuenus, tant au Conseil, qu’ailleurs. , français, italienRéférence RIM : M0_2849. Cote locale : A_4_5.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 37 --

trompettes, y marcherent ; cependant Mr de la Mothe allant
de l’autre costé par vn vallon auec 500. cheuaux, força toutes
les gardes que l’ennemy auoit laissées dans la Ville, secourut le
Chasteau : d’où il sortit tost apres, donnant aduis audit Sieur
d’Amboise de se retirer auec ses trompettes & tambours. Toralte
voyant la place secouruë, ne voulut persister dauantage
au Siege, & se retira dans les quartiers d’hyuer.

 

LA Campagne de 1642. ne fut pas moins heureuse à Mr de
la Mothe que la precedente. Le Marquis de la Ynoyosa le
voyant esloigné vers les frontieres d’Arragon, prit l’occasion
de son absence pour assieger Valz auec cinq mille hommes de
pied, douze cens cheuaux, & cinq pieces de canon : on luy en
donna aduis en grande diligence, & s’y en vint auec vne si extraordinaire,
que sa presence en veuë de l’ennemy preuint la
nouuelle de sa marche. Ce qui estonna tant le Marquis de la
Ynoyosa, qu’il leua le Siege : & fit sa retraitte en tel desordre,
que Mr de la Mothe les contraignit au combat pres de Villelongue
où il le batit. Les Relations Catalanes, à cause de cette
extreme diligence, mettent cette action entre les plus belles
qui se soient faites en Catalogne, & l’appellent La Bataille de
Villelongue. Elles marquent neuf cens morts sur la place, deux
canons pris, auec plusieurs prisonniers.

Deux mois apres, cette victoire fut suiuie d’vne autre beaucoup
plus memorable. Elle arriua sur ce que le Roy d’Espagne
voyant Colioure assiegé, Perpignan en peril, & le Roy de
France en chemin pour entrer en personne dans les Espagnes :
Sa Majesté Catholique, afin d’empescher ses grands projets
des François, resolut de ietter vne Armée considerable dans
le Roussillon, & de la fortifier des meilleures troupes qu’elle
eust. Pour ce, le Capitaine Ioseph Sem passa à Roses sur des
vaisseaux de Dunkerque & de Dantzic 6000. hommes de pied
auec toutes les munitions necessaires à vne puissante Armée.

Et d’autant qu’on ne peut pas porter sur la mer nombre de
Caualerie, Sa Majesté Catholique en forma vn grand Corps,
qui deuoit aller par terre ioindre sadite Armée de Roussillon :
& pour la conduire, nõma General D. Pierre d’Arragon Marquis
de Pouare, & le Duc de Toralte son Lieutenant general :



page précédent(e)

page suivant(e)