La Mothe-Houdancourt (Henri de) [?] [1649], SECOND FACTVM, OV DEFENSES DE MESSIRE PHILIPPES DE LA MOTHE-HOVDANCOVRT DVC DE CARDONNE, & Mareschal de France, CY-DEVANT VICE-ROY ET CAPITAINE General en Catalogne. Auec plusieurs Requestes, Arrests, & autres Actes sur ce interuenus, tant au Conseil, qu’ailleurs. , français, italienRéférence RIM : M0_2849. Cote locale : A_4_5.
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(qu’expiroit la tréve de deux mois en Piémont) il commanda
à monsieur de la Mothe d’aller inuestir cette place. Ce qu’il
executa si heureusement, qu’aux approches il deffit quatre cens
cheuaux Espagnols, ausquels dans l’espouuante de la fuite, les
habitans fermerent les portes de leur ville : & le lendemain en
faciliterent la prise à l’arriuée de Monsieur le Comte d’Harcour,
apres quelques volées de canon.

 

De Quiers, mondit sieur le Comte d’Harcour fit heureusement
rafraischir Cazal de toutes les choses necessaires : mais
les ennemis n’ayans pû empescher ce secours, se resolurent à
nous incommoder & affamer. Pour ce, les Princes de Sauoye
coupoient les viures du costé de Turin, & à pareil dessein le
Marquis de Leganez se vint poster pres de Quiers à Poirin,
Cambian & Villestelon. Ce qui nous reduisit à pastir pendant
quelques iours, & à souffrir de grãdes necessitez : qui obligerent
nostre armée d’abandõner Quiers, pour aller prendre les quartiers
d’hyuer en des endroits où elle pûst estre plus au large. Resolution
qui donna lieu au fameux combat de la Route, qu’on
peut mettre entre les plus belles retraittes de ce temps.

L’armée Françoise qui n’estoit que de neuf à dix mille hommes,
partit de Quiers deux heures auãt le iour le 19. de Nouembre :
Premierement l’auant-garde, où estoit monsieur le Comte
d’Harcour, conduite par messieurs les Mareschaux de Turenne
& Plessis-Praslin. Apres laquelle marchoit le bagage, qui estoit
suiuy de l’arriere-garde cõduite par monsieur de la Mothe. Dés
la nuict du depart de l’armée, le Marquis de Leganez en eut si
promptement aduis, qu’il eut temps d’enuoyer au Prince Thomas
à ce qu’il marchast à la rencontre auec ses forces, comme
luy se preparoit à nous suiure auec toutes les siennes. Par les
mesmes enuoyez ils conuinrent tous deux de leurs attaques.
Ce General Espagnol estoit si bien aduerty, que ses coureurs
partis de Poirin où il campoit, entrerent par vne porte dans
Quiers en mesme temps que les dernieres troupes de l’arriere-garde
Françoise en sortoient par vne autre.

Sur les cinq heures du soir Mr le Prince Thomas, qui estoit
sorti de Turin dés l’instant qu’il eut receu aduis, attaqua l’auant-garde
auec trois mille hõmes de pied & quinze cens cheuaux.



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