La Mothe-Houdancourt (Henri de) [?] [1649], SECOND FACTVM, OV DEFENSES DE MESSIRE PHILIPPES DE LA MOTHE-HOVDANCOVRT DVC DE CARDONNE, & Mareschal de France, CY-DEVANT VICE-ROY ET CAPITAINE General en Catalogne. Auec plusieurs Requestes, Arrests, & autres Actes sur ce interuenus, tant au Conseil, qu’ailleurs. , français, italienRéférence RIM : M0_2849. Cote locale : A_4_5.
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peine à conseruer l’Eglise qui estoit pleine de richesses, & si recommandable
par ses sainctes Reliques, qui la font vn des
grands Pelerinages de la Chrestienté.

 

IL fut apres cette expedition reioindre monsieur le Duc de
Longueuille, lequel allant à l’entreprise de Salins, eut ordre
de la Cour de passer en Italie au secours de Madame Royale. Ce
Prince donna l’ordre à Mr de la Mothe de mener l’Armée en la
plus grande diligence qui luy seroit possible. Ce qu’il executa
auec vn si heureux succez en son voyage, qu’en passant il raffermit
en la fidelité de Madame Royale toutes les villes du Marquisat
de Saluces : & arriua assez tost pour asseurer & fortifier le
siege qu’auoit mis deuãt Chiuas Monseigneur le Cardinal de la
Vallette : Lequel ayant eu aduis que le Prince Thomas auec le
Marquis de Leganez marchoiẽt auec vne puissante Armée pour
secourir cette ville assiegée : Il escriuit par le Sieur de Graues
Escuyer de feu Monseigneur le Cardinal Duc à Mr de la Mothe,
pour le prier que sans attendre l’arriuée ny les ordres de Mr de
Lõgueuille son General, il vint à Chiuas, où il s’agissoit du plus
grand seruice qu’il pourroit iamais rendre à l’Estat. Ledit Sr de
Graues n’obmit rien pour le resoudre à vne telle occasion, tant
par la consideration de la gloire qu’il auoit lieu d’acquerir, que
du malheur qu’on luy imputeroit, s’il mesarriuoit du siege & de
l’Armée de monseigneur le Cardinal de la Vallette. C’est pourquoy
il marcha iour & nuict auec vne diligence si bien mesnagée,
qu’il arriua deux heures auant que le Prince Thomas & le
Marquis de Leganez parussent à nos lignes, lesquelles ils esperoient
emporter d’emblée, à cause qu’elles n’estoiẽt pas encore
acheuées. Ils furent surpris, apprenans l’arriuée des troupes auxiliaires,
conduites par Mr de la Mothe ; & faisant alte, delibererent
s’ils s’en retourneroient sans executer leur entreprise :
laquelle ils retarderent trois iours, apres lesquels ils firent leur
attaque, en laquelle ils furent repoussez apres vn combat de
deux heures, qui les obligea à se retirer. Mais ce qui resioüit le
plus les deux Armées iointes, & qui fut de bon augure pour la
victoire, fut la presence de Mr de Longueuille, qui sur le bruit
d’vne si belle occasion prit la poste, & arriua au Camp trois



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