La Mothe-Houdancourt (Henri de) [?] [1649], QVATRIEME FACTVM, OV DEFENSES DE MESSIRE PHILIPPES DE LA MOTHE-HOVDANCOVRT DVC DE CARDONNE, & Mareschal de France, CY-DEVANT VICE-ROY ET CAPITAINE General en Catalogne. Auec plusieurs Requestes, Arrests, & autres Actes sur ce interuenus, tant au Conseil, qu’ailleurs. , français, latin, espagnolRéférence RIM : M0_2849. Cote locale : A_4_7.
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d’appeller des Iuges de la Prouince pour faire & assister aux
informations, Il ne s’en trouuera aucune qui ayt esté faite
nommément contre Monsieur le Mareschal de la Mothe, ny
dans laquelle il y ayt interrogation directement ou indirectement
contre luy, tant à cause que n’y ayant iamais eu aucune
plainte en Catalogne contre ledit sieur Mareschal, on ne pouuoit
faire selon la Iustice d’information directe & iuridique
contre sa vie, qu’aussi estant Vice-Roy, il auoit l’aduantage
de se pouuoir mesler de toutes choses sans en rendre
compte.

 

Mondit Sieur le Mareschal pourroit mesmes reconnoistre,
en qualité de General d’armée, auoir pris & receu les sommes
dont on l’accuse, & dire les auoir employées en des occasions
& parties secrettes, n’y ayant pas de Iuges au monde, ny de
Chambres des Comptes si seueres, qui deniassent l’employ de
quelques soixante & dix mille liures à vn General, qui en quatre
ans qu’il a commandé les Armées, a ordonné d’vne despense
de plus de douze millions. Chacun sçait que le Duc d’Albe
au retour de Flandres sous Philippes second, Roy d’Espagne,
ayant eu des ennemis qui obligerent Sa Majesté Catholique à
luy demander compte de ses finances durant ses charges des
Pays-bas ; ledit Duc se trouuant en peine de quatre cens mille
escus, dit enfin les auoir employé en Espions & parties inopinées,
à quoy le Conseil d’Espagne ne trouua pas lieu de repliquer
ny de contredire.

Il pourroit encor dire par vn exemple de modestie inconnuë
dans ce siecle, qu’à mesme temps qu’on l’accuse d’auoir appliqué
& retenu à son profit par voyes indirectes sur les Plus-valuës,
& deniers des troupes de la Campagne de 1642. & 1643.
soixante & dix mille liures, qu’il a, & auoit vn breuet de don
de cent mille liures sur lesdits fonds de Plus-valuës, & deniers
reuenans bons, duquel neantmoins il ne s’est pas voulu seruir,
ny faire payer audit temps, à cause de la disette d’argent arriuée
par le manquement des assignations de Montoron, & de
ses Lettres de change qui furent protestées.

Ce Breuet du Roy se void au procez auec les Lettres de feu
Monseigneur le Cardinal Duc, du 7. Octobre 1642. qui luy



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