La Mothe-Houdancourt (Henri de) [?] [1649], QVATRIEME FACTVM, OV DEFENSES DE MESSIRE PHILIPPES DE LA MOTHE-HOVDANCOVRT DVC DE CARDONNE, & Mareschal de France, CY-DEVANT VICE-ROY ET CAPITAINE General en Catalogne. Auec plusieurs Requestes, Arrests, & autres Actes sur ce interuenus, tant au Conseil, qu’ailleurs. , français, latin, espagnolRéférence RIM : M0_2849. Cote locale : A_4_7.
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d’vn Royaume, & le seruice particulier de Sa Majesté,
qu’vn homme de la condition du Mareschal de la Mothe soit
declaré Innocent, que ses Accusateurs soient trouuez veritables.
Les taches de la vie d’vn Grand, en affoiblissent le credit,
le rendent moins vtile à l’Estat, le mettent en mauuaise odeur
aupres d’vn Prince, & luy abbattent le cœur. Mais pour ses sortes
d’Accusateurs & de Commis, quelque honte & confusion
qu’ils reçoiuent de leurs calomnies, ils n’y perdront guerres
l’honneur, pour n’en auoir iamais acquis. Et si Sa Maiesté leur
pardonne, ils demeureront, ou seront tousjours les mesmes,
inutiles à la France, & aussi habiles à prendre qu’auparauant,
quand l’occasion s’en offrira.

 

Car de dire apres ces iustifications, que le sieur Procureur
General voulust auoir recours à d’autres Informations, & à
penser de substituer d’autres crimes apres quatre années de recherches,
ainsi qu’ils s’en est vanté, (outre que la prison a bien
augmenté les miseres de Monsieur le Mareschal de la Mothe,
mais non pas ses fautes ; & luy-mesme n’estant pas plus habile
en ce mestier que Chirat, y reüssiroit aussi mal ;) ce seroit vne
vexation inoüye si seuerement defenduë par les Loix ; & personne
ne douteroit plus de la verité d’vne pensée qui s’est glissée
dans les esprits de tous ceux qui ont veu agir ledit Procureur
General à Lyon & à Grenoble, qu’il auoit tort de se plaindre
du mal pretendu fait en Catalogne par ledit sieur Mareschal,
& qu’il voudroit bien selon ses procedures, qu’il en eust
fait dauantage. De plus, Sa Maiesté par sa Iustice & bonté, arresteroit
la conduite d’vn tel Officier, & sa pieté luy en interdiroit
la pratique quand son esprit luy en fourniroit le desir.

Autrement ledit Procureur General rappelleroit en sa personne
le souuenir du procedé que tinrent sous Tibere, les Accusateurs
& Denonciateurs de son temps, qui donnoient les
noms des crimes les plus odieux aux moindres fautes, ou aux
actions innocentes, pour aucunement iustifier la poursuite
qu’on faisoit contre ceux qui estoient malheureux & entrepris
& s’ils estoient absous d’vn crime qu’on leur imputoit, lesdits
Accusateurs en cherchoient d’autres, comme Tacite le remarque
en la vie de Tibere, d’Antistius Vetus, qui ayant esté



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