La Mothe-Houdancourt (Henri de) [?] [1649], QVATRIEME FACTVM, OV DEFENSES DE MESSIRE PHILIPPES DE LA MOTHE-HOVDANCOVRT DVC DE CARDONNE, & Mareschal de France, CY-DEVANT VICE-ROY ET CAPITAINE General en Catalogne. Auec plusieurs Requestes, Arrests, & autres Actes sur ce interuenus, tant au Conseil, qu’ailleurs. , français, latin, espagnolRéférence RIM : M0_2849. Cote locale : A_4_7.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 54 --

ny ordre, ny lettre de monsieur le Mareschal de la Mothe,
ny tesmoin contre luy. N’est-ce pas là vne belle preuue bien
concluante & qui merite l’exclamation que fait Ciceron en
son oraison pro Flacco, quand Asclepiades se produit pour tesmoin
que Flaccus auoit receu de l’argent de certaines prouinces
qu’il auoit gouuernées. Escoutons les preuues dit cét Orateur.
Dixit tantùm, nihil protulit. Quid ergo quod vnus Asclepiades
fortunâ egens, vita turpis, existimatione damnatus, impudentia
atque audacia fretus, sine tabulis, sine Authore legerit, id nos quasi
crimen aut testimonium pertimescamus ?

 

Art 8 & 27.
de son Interrog.
de
Paris.

Quoy aussi ce qu’vn Dorée, Talon ou Moreau dont la fortune
& la reputation sont rampantes, auront auancé par imprudence,
ou par vne lasche crainte de la prison, sans preuue
litterale, & sans escrit, la troisiéme Chambre passera cela pour
crime, & en receura le tesmoignage ?

Il y a des tesmoins, lesquels quand ils tiendroient les autels
en iurant, ne deuroient pas estre creus : & en verité ceux-cy resemblent
à Indiciomar duquel la Republique Romaine se mocqua
en l’absolution de Fonteius, qui selon le dire de Ciceron
pensoit qu’il ne deuoit apporter deuant les Iuges pour donner
credit à son accusation contre Fonteius que la voix, la bouche,
& l’audace : Non intelligebat se in testimonio aliud præter vocem, os,
& audaciam præstare debere.

Les depositions que fait Talon pour les Plus-valuës sont de
mesme nature, & restraintes à son seul tesmoignage, par lesquelles
il dit qu’il donnoit à Monsieur la Mareschal de la Mothe
six pour cent par dessus le Traitté de 22. qu’il fit auec luy au
profit du Roy. Monsieur d’Argenson, qui estoit present lors
que le traitté fut fait, & qui s’estonna de l’auantage que ledit
sieur Mareschal procuroit par iceluy à Sa Majesté, ne confirmera
pas son mensonge.

Art. 3. de
son Interrogat.
de
Paris.

Pour Dorée dans les responses de son interrogatoire il dit,
qu’il n’estoit pas present audit Traité, aussi n’y est-il pas nommé
non plus que Moreau qui estoit lors à Paris. Ledit Talon
ne produit aucun ordre, aucun acte, ny aucune preuue
par escrit qu’il ait fait ce traité auec ledit sieur Mareschal
à six de profit pour luy, ou qu’il en ait receu quelque aduantage.

Art. 4. de
son Interrogat.
de
Paris.



page précédent(e)

page suivant(e)