L. T. E. [signé] [1649], LES IVSTES RESSENTIMENTS DV TIERS ESTAT, POVR LE RETOVR DV ROY en sa Ville de Paris, & pour le restablissement du Commerce de tous ses Estats. DEDIEZ A LA REYNE REGENTE. , français, latinRéférence RIM : M0_1789. Cote locale : C_9_76.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 6 --

en vn mot on vous doit appeller fille du Ciel,
puis que vous en estes sortie, pour venir restaurer &
redonner la vie à cette pauure France, qui estoit toute
languissante par des secousses & atteintes fatales, que
depuis longues années on luy à fait ressentir.

 

Enfin, MADAME, pour tesmoignage de cette veritable
Paix, vostre Majesté est tres-humblement suppliée
de tous vos bons Sujets, de ramener nostre ieune
Monarque en sa bonne ville de Paris, afin de r’asseurer
tous les peuples de ses Estats, qui croyent que tandis
que nostre inuincible Prince sera hors de son Throsne
ordinaire, que la Paix que vous nous auez donnée ferme
& stable, ne sera que feinte & dissimulée, si vous ne
nous faites bien tost paroistre le contraire, par la presence
de vos Maiestez, qui fera restablir le commerce
par toutes les Prouinces de vostre Royaume, & par
tous les Païs estrangers.

Mais ceux qui ont ouuert le chemin & frayé le passage
à cette aimable Paix pour venir icy faire son se jour,
ont esté Nosseigneurs de Parlement, appuyez du bras
mortifere & redoutable de nos magnanimes Generaux,
ausquels la Paix a l’obligation toute entiere de son repos,
de sa liberté, & de son salut, qui estoit balancé auec
vn tel poids, que sa pesanteur auroit fait ressentir vne
atteinte aussi cruelle que la mort. Quels sont maintenant
les effets de sa gratitude & reconnoissance, en
consequence d’vn bien-fait si signalé, qui merite d’estre
graué sur du marbre, pour en conseruer le glorieux
souuenir à la posterité ? On ne peut nier, sans temerité
ny sans crimes, que de toutes parts où le Soleil fait sa
course, qu’on n’ait donné des approbations auec des
loüanges tres singulieres & insignes à cette illustre Societé,
& à ces glorieux Conquerans, ayans embrassé la
cause cõmune, & fait mouuoir leur force pour sa defense.
Si maintenant ils ont chassé les troubles, faut-il ignorer
à presẽt qu’ils ont moissõné les palmes & les lauriers



page précédent(e)

page suivant(e)