L. D. M. E. S. DV BAIL [1649], LES GLORIEVX TRAVAVX DV PARLEMENT POVR LE MAINTIEN DE L’AVTHORITÉ DV ROY ET POVR LE SOVLAGEMENT de ses Peuples. Par L. D. M. E. S. DV BAIL. , françaisRéférence RIM : M0_1501. Cote locale : D_2_10.
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du Cardinal, & il fut resolu que l’on commettroit
des Deputez pour aller inuiter Messieurs les Princes
de se trouuer le lendemain au Parlement, pour
estre presens à la deliberation qui s’y deuoit faire
touchant la seureté de l’Estat, & à Ruel supplier la
Reyne de ramener le Roy à Paris, & d’éloigner les
trouppes qui estoient aux enuirons.

 

Le lendemain on fut trouuer la Reyne, qui dit,
que ce n’est pas vne chose extraordinaire an Roy,
d’aller à la campagne en ce temps là, pour y prendre
l’air. Pour Messieurs les Duc d’Orleans & Prince
de Condé, firent response qu’ils ne pouuoient
pas aller au Parlement sans blesser l’authorité du
Roy, quoy qu’auparauant qu’on eust parlé à la
Reyne, son Altesse Royale eust promis de s’y trouuer
infailliblement.

Enfin il y eut tant de tours & de détours de part
& d’autre, & tant de voyages que le Parlement, ferme
en ses iustes & sainctes resolutions, fit tant que
d’obliger la Reyne à ramener le Roy à Paris, où il
fut receu auec tant d’applaudissement de tout le
peuple, qu’on n’a iamais veu vne resioüissance plus
publique ny plus parfaite.

Toutes les peines que l’on auoit prises pour faire
retourner en son Ciel cét Astre diuin qui éclaire à
la France, & sans la lumiere duquel elle est en de
cruelles tenebres, ne deuoient elles pas suffire à
Mazarin, sans derechef nous faire éclypser ce Soleil,
dont l’absence nous est si fatale ?

L’infame rapt que cet Ennemy de nostre bonheur,



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