I. D. L. T. [signé] [1649], LETTRE CVRIEVSE SVR CE QVI S’EST PASSÉ DE plus remarquable à Paris depuis le iour des Roys, iusques à la fin de la premiere Conference ; Auec vn petit discours de la vie & de la mort de Monsieur le Comte de Soissons. , françaisRéférence RIM : M0_1835. Cote locale : C_3_54.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 25 --

dans son crime, ont tousiours empesché la recherche
que feuë Madame la Cõtesse en vouloit faire :
mais Dieu ne laissera pas vn peché si enorme impuny,
len reserue la vengence à vne ieune Princesse, de qui
les belles qualitez surpassent toutes les loüanges qu’on
luy sçauroit donner, & qui merite que les meilleures
plumes de France laissent à la posterité vn tableau de
ses hautes vertus. Ie ne pretend pas faire icy son Eloge,
ie n’en suis pas capable, ie me contenteray de dire seulement,
que comme elle auoit ioint à sa bonté naturelle
la sagesse de feuë Madame sa Mere, ce grand Prince
auoit vny toute l’amitié qu’il portoit à cette Illustre
Princesse sa Sœur, à celle qui luy portoit auparauant :
aussi tesmoigna-t’elle vn si grand ressentiment de sa
mort qu’elle fit aduoüer à tous ceux qui la virent dans
son dueil, qu’il sur passoit de beaucoup la tendresse de
son âge, & que de si belles larmes ne deuoient pas estre
respenduës pour vn moindre suiet que ce luy qui
ne estoit la cause. Il nous en eust dit dauantage si la
nuict ne nous eust obligé à la retraite, & si sa
charge ne l’eut appellé à vne de nos portes où sa Compagnie
estoit montée en garde. Voila, Monsieur, ce
que i’auois à vous dire, il ne me reste plus qu’à vous asseurer
que ie vous honore extremement, & que comme
i’ambitionne plus que tous les hommes du monde
l’honneur de meriter vos bonnes graces, il ne se
presentera iamais occasion de vous donner des preuues


page précédent(e)

page suivant(e)