I. D. L. T. [signé] [1649], LETTRE CVRIEVSE SVR CE QVI S’EST PASSÉ DE plus remarquable à Paris depuis le iour des Roys, iusques à la fin de la premiere Conference ; Auec vn petit discours de la vie & de la mort de Monsieur le Comte de Soissons. , françaisRéférence RIM : M0_1835. Cote locale : C_3_54.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 20 --

& qu’il n’eust pas plus releué les heretiques qu’il les a
abattus, nous ne verrions pas plusieurs Prouinces de
l’Allemagne, de Eueschez tous entiers, & quantité
d’Abbayes & de Monasteres en leur possession : mais
ne parlons pas des desordres qu’ont fait nos alliez ny
de ceux qu’ils font encore tous les iours, disons que ce
n’est pas d’aujourd’huy que la France est en possession
de les proteger puissamment, & qu’elle a tousiours fait
voir à ses ennemis que rien ne luy estoit impossible
quand elle vouloit employer ses forces ; Ce Royaume
semble n’auoir esté mis au milieu de la chrestienté, que
pour resister à la tyrannie, & pour seruir de refuge à
ceux qui sont dans l’oppression : Ie ne parlerois pas de
son adresse à bien choisir les hommes, si ce n’estoit que
ie croy que vous vous estes trompé quand vous auez
dit qu’il ne si trompoit iamais, il est vray qu’il fut assez
heureux pour en rencontrer de tres capables de seconder
ses intentions : mais quand il prit Dubois pour
luy faire venir les Indes à Ruel comme il luy auoit promis,
il fit bien voir qu’il pouuoit estre trompé comme
vn autre, & l’execution qu’il fit faire de ce miserable,
fit assez paroistre qu’il estoit fasché d’auoir descouuert
son foible : Monsieur le Duc d’Orleans n’a que trop
esprouué qu’il n’auoit point d’esgard, ny à la qualité,
ny à la naissance quand il vouloit mal à quelqu’vn, &
s’il eust vescu dauantage, il y en a qui eussent appris à
leurs despens qu’il n’espargnoit non plus ses alliez que
les autres ; il seroit à souhaitter qu’il eust esté moins


page précédent(e)

page suivant(e)