I. D. L. T. [signé] [1649], LETTRE CVRIEVSE SVR CE QVI S’EST PASSÉ DE plus remarquable à Paris depuis le iour des Roys, iusques à la fin de la premiere Conference ; Auec vn petit discours de la vie & de la mort de Monsieur le Comte de Soissons. , françaisRéférence RIM : M0_1835. Cote locale : C_3_54.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 9 --

caché ; Si Messieurs nos Deputez eussent suiuis ces sentimens,
ils n’en auroient pas fait vne si desauantageuse
& si nous n’eussions pas esté dans la crainte ou nous
sommes, ils n’eussent pas esté en estat de souffrir des
reproches & des menaces ; dés qu’ils furent de retour
& qu’on eut veu les articles qu’ils auoient apportez,
il se fit vn murmure dans l’assemblée, qui fit bien voir
le desaueu qu’on en faisoit ? L’on ne pouuoit s’imaginer
que des personnes si éclairées, & qui font quelques
fois trembler les plus hardis, eussent agy si aueuglement
& auec tant de crainte, ny qu’ils eussent
voulu permettre qu’vn homme qu’ils auoient condamné,
eust signé le resultat d’vne assemblée où ils ne
l’auoient pas voulu receuoir ; Mais si tost qu’on les
eut communiquez au peuple, les plus violens declamerent
hautement contr’eux, & les plus pacifiques
commencerent à douter de leur fidelité ; Les vns les
accusoient de s’estre laissez corrompre, & les autres
de s’estre laissez tromper, & ils concluoient
tous ensemble qu’il ne falloit point souffrir que celuy
qui nous auoit voulu perdre, sans suiet, demeurast
en France, ny que les pauures habitans de la
campagne fussent encore persecutez par des infames
Partisans.

 

Ces deliberations estoient trop iustes pour n’estre
pas approuuées, & chacun en estoit d’accord, lors
qu’vn grand nombre d’Artisans, à qui l’on auoit distribué
huïct cens liures pour leur faire crier la paix,



page précédent(e)

page suivant(e)