I. D. [signé] [1651], LETTRE D’VN MARCHAND DE LIEGE A VN SIEN CORRESPONDANT DE PARIS. AVEC L’INSTRVCTION SECRETTE du Cardinal Mazarin pour Zongo Ondedei retournant à Paris. , françaisRéférence RIM : M0_1884. Cote locale : E_1_30.
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que si l’Assemblée se tient dans vne petite Ville, il luy
sera facile d’intimider les Deputez, & de leur fermer
la bouche lors qu’ils voudront faire les propositions
qui ne seront point agreables à la Cour, & pour luy
persuader que si elle veut se vanger hautement de
Monsieur le Duc d’Orleans, s’il n’adhere à tout ce
qu’elle desire, & de Mõsieur le Prince, qui pense trouuer
sa seureté dans l’Assemblée generale, elle pourra
hors de Paris executer aisément la resolution qu’elle
prendra. On luy remettra deuant les yeux ce qui se
passa aux Estats d’Orleans, où sur la bonne soy de l’Assemblée,
le Prince de Condé fut arresté prisonnier ; &
ce qui se passa aux Estats de Blois, où sur la mesme bonne
foy Messieurs de Guise furent tuëz, sans que les Estats
peussent s’opposer aux volontez des Roys, qui
n’auroient pas esté si absolus dans Paris, pour l’execution
de semblables entreprises.

 

Il faudra perdre M. de Beaufort, & parce qu’il est
trop attaché aux interests de Monsieur le Duc d’Orleans
& des Princes, & parce qu’il n’a jamais voulu
consentir au mariage du Duc de Mercœur & de ma
Niepce. L’Assemblée des Estats peut donner mille
occasions de nous en vanger auec toute sorte de facilité.

Pour gagner les Deputez du Clergé, l’Euesque de
Lauaur & celuy d’Evreux, leur promettront des Abbayes
& des pensions, & si durant ce temps-là il vacque
quelque Euesché ou quelques autres Benefices,
il n’en faudra donner aucun, afin d’en auoir dauantage
à distribuer : & cependant les promettre de la part



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