Gondi, Jean-François Paul / cardinal de Retz; Mazarin, Jules [1646], REMONSTRANCE DV CLERGÉ DE FRANCE, faite au Roy à Fontainebleau, le 30. Iuillet 1646. la Reyne Regente Mere de sa Majesté, presente. PAR ILLVSTRISSIME ET REVERENDISSIME Pere en Dieu Messire IEAN FRANÇOIS PAVL DE GONDY, Archeuesque de Corinthe, & Coadjuteur en l’Archeuesché de Paris: ASSISTÉ DE MONSEIGNEVR L’EMINENTISSIME CARDINAL MAZARIN, & de Messeigneurs les Archeuesques, Euesques, & autres Deputez à l’Assemblee generale dudit Clergé, tenuë à Paris, és annees 1645. & 1646. , françaisRéférence RIM : Mx. Cote locale : D_1_7.
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les Couronnes, n’éclaire de ses viues lumieres
vostre beau naturel, & ne vous fait connoistre
dés le commencement de vostre vie, que le respect,
que les bons Roys rendent à l’Eglise, à ses veritez
& à ses Ministres, n’est pas moins l’effet de
leur courage & de leur prudence, que de leur zele
& de leur pieté.

 

Vn des plus grands Princes qui ait iamais regné,
celuy qui a donné des loix à la terre, sans
comparaison plus vniuersellement & plus durablement
respectées que n’ont esté celles des Cesars
& des Alexandres, le grand Legislateur du
monde Iustinian n’a pas creu manquer contre la
Politique, quand il a reconnu auec tant d’auantage
la force, la dignité, la necessité des paroles des
Euesques, qu’il a mesme condamné leur silence
comme lasche, comme seruile, comme indigne de
leur Caractere : Et le plus genereux des Empereurs
Chrestiens l’inuincible Theodose n’a rien
diminué de la grandeur de son courage, quand il
est descendu de son Throsne pour receuoir auec
humilité, non pas seulement les instructions, mais
encore les anathemes de S. Ambroise. SIRE, nous
ne sommes pas en ces termes : L’Eglise conserue
tousiours vne honorable liberté ; mais il est vray
que lors qu’elle parle aux Roys Tres-Chrestiens,
elle est presque tousiours obligée par leur pieté



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