Gondi, Jean-François Paul / cardinal de Retz [?] [1652 [?]], LE VRAY ET LE FAVX, De Monsieur le Prince & de Monsieur le Cardinal de Retz. , françaisRéférence RIM : M0_4068. Cote locale : B_10_17.
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dont on l’accuse, sont presentement hors de toute apparence,
ie m’estonne que l’on ne se lasse point d’aduancer des impostures
& i’auoüe qu’vn esprit bien fait se lasse d’y respondre,
i’entends encor tous les iours dans le monde, des plaintes que
l’on fait contre M. le C. de Retz sur ce qu’il est brouïllé, auec
M. le Prince, & ie voy qu’en beaucoup de lieux on reiette sur
luy l’effect d’vne diuision que M. le Prince seul à causée & produite,
chacun sçait que M. le C. de Retz auoit merité ses bonnes
graces, par les efforts qu’il fit pour sa liberté, personne nignore
comme il en a esté recompensé, & tout le monde doit croire
par l’experience du passe, que dans vne pareille conioncture il
seroit encore la victime des traités que l’on fait auiourd’huy. Ce
n’est pas que M. le C. de Retz, ne se soit mis en toutes sortes de
raisons sur ce suiet, S. A. R. sçait les conditions qui ont esté proposées
pour faire cet accommodement, on voulut obliger le
C. de Retz à des bassesses, que M. le Duc d’Orleans refusa mesme
de luy proposer, mais quand tous ces proiets eussent reüssi,
quand cet accommodement se fut conclu, de quoy en eust profite
le public, les veritables reconciliations sont tousiours necessaire,
les fausses sont tousiours dangereuses, nous auons esprouué
cette verité dans toutes celles qui se sont faites depuis quatre
ans, & tant qu’il y aura lieu de croire par tant de negotiations
qu’il y en pourra auoir entre M. le Prince & le C. Mazarin
il est mesme important pour le public, & pour S. A. R. qu’il ny
ait pas vne vnion parfaite.

 

Tout ce que l’on dit contre M. le C de Retz, sur le Chapeau de
Cardinal, n’a pas plus de poids ; on trouue estange qu’vn Archeuesque
de Paris neueu & petit neueu de deux Cardinaux,
qui à des alliances tre-proches auec tout ce qu’il y a de plus releué
dedans & dehors le Royaume, soit paruenu à la dignité
de Cardinal, il la refusée plusieurs fois, & tant que le Cardinal
Mazarin a esté dans le Royaume, par ce qu’il n’a pas voulu
luy en auoir aucune obligation. Il l’a acceptée quand toute la
France à deu connoistre qu’il n’en estoit redeuable qu’a la seule
bonté de la Reyne & de Monsieur le Duc d’Orleans, qui la demandée
pour luy au Roy, qui la presenté pour en remercier
leurs Maiestés, qui en à fait particulieremẽt son affaire à Rome,
& qui à tesmoigné par ses soins, la confiance qu’il auoit en sa fidelité :
il n’y a personne dans la Cour de Rome, qui ne sçache
que le Cardinal Mazarin à fait tous ses efforts pour empescher



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