G. T. L. [1649], LES TRAVAVX DE MESSIEVRS DV PARLEMENT POVR LE BIEN DE LA FRANCE, Tant EN LA CONFERENCE qu’en plusieurs autres occasions. DEDIEZ A NOSDITS SEIGNEVRS Par G. T. L. , françaisRéférence RIM : M0_3803. Cote locale : B_19_46.
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Roys qui ont possedé la sacrée Couronne de France si
paisiblement & auec l’amour de leur peuple, quoy que
dans la guerre auec les Estrangers respiroient vn [1 mot ill.] pacifique,
viuans paisiblement dans leurs biens sans qu’ils s’en
vissent depossedez par des personnes qui se seruent du
sacré nom du Roy pour couurir leurs voleries, & bailler
quelque pretexte à la faim insatiable qu’ils ont de posseder
du bien, ne se mettant en peine d’où il vienne, ny si la
Maiesté diuine s’y trouue offencée° ; à l’imitation de ce
Richard de l’Escriture qui viuoit dans les banquets continuels
& dans la luxure, faisant vn Dieu de ses richesses.

 

Il est certain que sans la protection que la ville de Paris
a receu de ces diuins Oracles de Themis, qui contre
les autheurs des maux que le peuple a soufferts depuis
sept à huict ans, ont fulminé vn Arrest dont les paroles
ont ietté vne certaine terreur panique si generalement
dans les ames de tous ces malheureux instrumens de
nos maux, qu’en vn moment la bonne ville de Paris s’est
veuë purgée d’vne partie de ces tyruns, qui de crainte
du chastiment que merite leur crime, ayant suiuy les
maximes d’vn Ministre estranger dont la France ressentira
long-temps la tyrannie. Mais le peuple a tant importuné
le Ciel par ces cris que Dieu luy a donné ces
sacrez Conseillers, lesquels ayans pris le peuple soubs
leur protection l’ont deliuré de l’oppression où il auoit
esté si long-temps : ce qu’ils ont fait auec tant de prudence
empeschant le restablissement de ce Ministre estranger,
lequel croyoit prendre vengeance de cet auguste
Senat en retirant les viures de Paris, & obliger le peuple
à se ietter sur eux : Mais comme Messieurs du Parlement



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