France, Gaston de (duc d'orléans) [signé] [1652], LETTRE DE SON ALTESSE ROYALE ESCRITE AV ROY, SERVANT DE RESPONSE A CELLE DE SA MAIESTÉ du 29. iour d’Aoust dernier. , françaisRéférence RIM : M0_2059. Cote locale : B_5_40.
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en aye, & ie ne dois pas douter qu’enfin elle n’ayt voulu
donner au bien de son Estat, & aux tres humbles supplications
qui luy ont esté faites, l’éloignement dudit Cardinal,
& qu’il ne soit non seulement effectif, & sincere ; mais aussi
conforme à vos Declarations, Ie veux bien auoir aussi
assez bonne oppinion de ceux que Vostre Maiesté
a admis dans son Conseil, pour ne pas croire qu’ils
veüillent s’asubjettir à d’autres deuoirs qu’à ceux où
les oblige l’honneur que Vostre Majesté leur a fait, Ie les
crois bien instruits des Loix fondamentalles de vostre
Estat, & de toutes les choses qui se sont passées depuis
l’establissement de cette Monarchie ; Ils n’ignorent pas,
ie m’asseure, combien l’administration des Estrangers a
tousiours esté fun este à la France, quelle part doiuent
auoir en vos Conseils ceux qui y tiennent le rang que mon
Cousin & moy auons l’honneur d’y auoir, pendant l’estat
principalement ou est encore Vostre Majesté : Et ils sçauent
par consequent qu’il n’estoit pas iuste qu’vn Estranger
se preualust de toute vostre authorité, & qu’il en fust
le maistre absolu, pour disposer à son gré, de nos biens &
de nos fortunes, & de celles de tous vos Subjets. Ie suis
aussi certain, MONSEIGNEVR, qu’ils ont trop
d’honneur pour ne vous pas representer l’estat où est
vostre Royaume, & pour s’attirer le iuste blasme & encourir
mesmes vn iour vostre indignation, Si Vostre
Majesté découure, lors qu’elle aura agreable de discerner
& de connoistre les choses par elle mesme, que par vne
fausse complaisance, par vn assujettissement indigne
d’eux, & par vne dependance, autre que celle de Vostre
Majesté, Ils auront entrepris de luy interpreter sinistrement
les actions de mon Cousin & les miennes, & qu’ils
luy auront déguisé la verité de ce qui se passe : mais comme
ie ne veux pas croire qu’ils puissent estre iamais capables
d’vne semblable conduite a l’égard de Vostre Majesté,
ny au nostre, Ie vous supplie tres-humblement,
MONSEIGNEVR, d’agréer que i’en aye vne preuue


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