Figvire,? de [1649], LES DERNIERES PAROLES DE MONSIEVR DE SAINT CHAMOND, DECEDÉ EN SON HOSTEL A Paris, le 10. de Septembre 1649. aagé de soixante & trois années. Auec vn fidel Recit des belles actions de sa Vie. Par le sieur de FIGVIRE. , françaisRéférence RIM : M0_1035. Cote locale : C_6_53.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 5 --

pas moins agreable ny moins solide dans la conuersation,
que galand dans vn Bal, & adroit quand il s’agissoit
d’ensiler vne Carriere : Et effet, il estoit doüé d’vne
prestance qui faisoit paroistre sa vertu iusques au visage,
il possedoit vn raisonnement assez puissant pour gagner
ceux que sa grande mine auoit desia esbranlé, & vne experience
capable d’acheuer ce que la raison ne sçauroit
persuader.

 

Voyez l’Eloge
des
femmes Illustres.

Il respondit
en toutes
les Langues
qui
sont en vsage
parmy
les Chrestiens.

Apres la mort de ce grand Monarque, & durant la minorité
de Louis XIII. l’Estat estant diuisé en diuers partis,
ce genereux François se tint tousiours ferme à la racine
des Lys, sans iamais les abandonner en quelques mains
que peut estre l’authorité Royale, depuis ce grand Prince
estant declaré majeur, il l’accompagna en la Conqueste
d’vne partie de son Royaume, durant laquelle il eust
tous les employs qu’vn homme de sa naissance & de son
merite pouuoit raisonnablement esperer : il fut deux fois
Capitaine de Cheuaux Legers, trois fois Maistre de
Camp, deux fois Capitaine des Gensdarmes, quatorze
fois Mareschal de Camp, & trois fois General d’Armée,
ce sont les charges Militaires dont ce grand homme fut
honoré, ce sont les exercices de son grand courage & les
occupations de son espée. Quant à celles de son esprit, il
fut vint & cinq fois Ambassadeur extraordinaire, & Ministre
d’Estat, sans les employs particuliers, comme de
calmer les desordres de quelque Prouince, & de quelque
ville particuliere, & de donner le colier de l’Ordre à feu
Monsieur le Cõnestable Desdiguieres. Toutes ces charges
egalement Illustres & penibles meriterent de la Iustice
du Roy, sept Gouuernements differens dont ce grand
homme à l’heure de sa mort, n’en possedoit autre chose
que l’honneur, de les auoir merité par ses seruices.

Ie ne suiuray pas l’ordre du temps auquel ce grand homme
executa toutes ces grandes choses, puisque ce seroit
infailliblement causer du desordre, ie rapporteray premierement
les Ambassades, & puis les exploicts qu’il fit
en France, en Lorraine & en Allemagne, en qualité de



page précédent(e)

page suivant(e)