Faure,? [?] [1652 [?]], PIECE DE PONTOISE. LES SENTIMENS DIVERS SVR L’ARREST DV PARLEMENT DV VINGTIESME IVILLET. ET LE DISCOVRS SEDITIEVX QV’ON pretend faussement auoir esté fait par Monsieur Bignon, le 26. sur la Lieutenance du Royaume. , françaisRéférence RIM : M0_2759. Cote locale : B_15_14.
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lieu de choisir vn Vsurpateur, ils declarent prisonnier
le Maistre legitime : Si les effets des contraires
sont opposez aussi bien que leurs causes, le Roy
possedant son Royaume dans sa pretenduë prison,
le doit perdre dans la liberté qu’on luy presente.

 

A-t’on iamais veu vne pareille extrauagance, ils
ont esté les tesmoins oculaires des diuertissements,
des voyages & des exercices du Roy : Qu’ils nous
enseignent quel lieu enferme ce Thresor, quels
Gardes veillent à sa detention, ont-ils iamais remarqué
ceux du Cardinal à sa suitte ; S’il est libre, l’entreprise
de l’eslargir est inutile & ridicule ; & s’il est
prisonnier, ils se mocquent de luy de le prier de
chasser celuy qui le captiue : Que ce beau secret de
sortir de prison en commandant à son Geollier de
s’en esloigner n’estoit-il connu du temps de nos Peres,
il auroit espargné la rançon de François premier,
& la perte de ses Prouinces n’auroit pas balancé
le plaisir de sa liberté.

Si la prison de sa Maiesté est imaginaire, la Lieutenance
du Duc d’Orleans est la derniere temerité :
aussi le Parlement qui croit estre bien net quand
il s’est vn peu laué ; par vn equiuoque de Sophiste
a prié de la prendre, & ne l’a pas voulu donner.
Cette distinction a besoin d’interprete pour estre
entenduë : Car si la Lieutenance de l’Oncle est vn
larcin fait au Neueu, pourquoy le permettre, &
l’authoriser par Arrest ; & si elle est legitime,
pourquoy craindre de la donner, pourquoy tant
d’apprehension d’en laisser seulement la moindre
croyance dans les esprits, que la Cour non



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