Fairfax, Thomas [signé] [faux] [1649], REMONSTRANCE DE FAIRFAX, Géneral de l’armée d’Angleterre. A MONSIEVR LE PRINCE de Condé. , françaisRéférence RIM : M0_3301. Cote locale : A_8_22.
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nous auons faite ces iours passez, & peut estre l’est
elle encore mieux, puisque nous nous combations
pour nostre liberté, & pour reduire nostre Isle en
Republique, mais eux ne songent qu’à se defendre,
& conseruent vn amour inuiolable pour leur
Roy.

 

Enfin, Monsieur, vous diray-ie nos sentiments,
& ceux de toute la terre ? Nous sçauons que vous
auez pris les armes pour vn homme de neant, &
nous ne sçauons à quoy en attribuer la cause. Il est
estranger en nostre païs, & vn homme qui ayant
trahy son Roy, a feint d’épouser les interests de
la France, pour s’enrichir de ses dépoüilles. Il n’a
pas vn esprit si fort & vne conduitte si necessaire
pour le gouuernement de vostre Estat que vous,
Monsieur, où si vous n’en vouliez prendre la peine,
mille autres François plus affectionnez & plus
capables que luy n’y reüssissent auec plus d’auantage
& plus de zele. Il n’est point homme qui puisse
disposer des charges de France pour en recompenser
vos merites, puisqu’il a voulu se les toutes attribuer,
& ne nous pas faire present de celles que
vous auiez si iustement meritées.

Apres cela, Monsieur, vous le protegez, & contre
qui ? contre vostre Roy, contre vous mesme,
& contre tout vostre pays, puis qu’il en est la sangsuë.
Ne me dittes point, ie vous prie, que ce n’est
point contre luy contre qui le peuple se defend,



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