F. de S. (Dom) [signé] [1650 [?]], MANIFESTE OV NOTABLE discours que Dom. F. de Silves cy-deuant Ministre d’Estat du Roy Catholique, a fait à tous les peuples d’Espagne, & particulierement à ceux qui gouuernent à present les affaires de cette Monarchie, touchant l’Eslection du Souuerain, qu’ils doiuent auoir, aprez la mort de leur Roy. Traduit d’Espagnol en François. , françaisRéférence RIM : M0_2397. Cote locale : B_19_34.
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rendre à des puissances souuerainnes. Leur foiblesse
est trop éuidente, & leur impuissance trop
manifeste, pour entreprendre des choses où leur
prudence & leur valeur pourroient succômber,
à faute d’auoir ce qui leur seroit necessaire, pour
se maintenir contre tant de nations que l’enuie
estrangere sousseueroit cõtre eux & contre nous
pour nous piller, & pour nous reduire en cendre.

 

Que si vous me demandes, Messieurs, qu’est-ce
qu’il faut donc faire ? ie vous responderay la
dessus que le premier & le plus scauant de tous les
hommes, & mesmes le plus clair-voyant aux misteres
de la science Royale & de la prudence Politique
veut, que l’electiõ que l’on doit faire d’vn
Prince, pour l’eleuer au throne d’vne Monarchie,
n’ait autre but que la grandeur de l’Estat, & que
le bien de l’Empire : & pour cela il ne faut pas cõsiderer
s’il est estranger, ny s’il est né dans la patrie.
Suffit qu’il ait les qualitez requises & necessaires
pour arriuer à la fin pour laquelle on les
doit eslire par dessus tout le reste des hommes,
quelques autres considerations que l’on puisse
auoir en faueur de la parenté, ny en faueur des
graces particulieres, que nous en pourrions auoir
receuës.

La premiere cause qui nous doit induire à
donner nostre voix à l’election d’vn Prince, doit
estre vne excellente & merueilleuse dispensation
des choses procedãt d’vne integritè de mœurs, &
d’vne vertu inimitable, ainsi que Iustin nous l’apprend



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