F. de S. (Dom) [signé] [1650 [?]], MANIFESTE OV NOTABLE discours que Dom. F. de Silves cy-deuant Ministre d’Estat du Roy Catholique, a fait à tous les peuples d’Espagne, & particulierement à ceux qui gouuernent à present les affaires de cette Monarchie, touchant l’Eslection du Souuerain, qu’ils doiuent auoir, aprez la mort de leur Roy. Traduit d’Espagnol en François. , françaisRéférence RIM : M0_2397. Cote locale : B_19_34.
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felicitez que nous deuons mille fois, bien plus
soigneusement cherir que nostre propre vie.

 

L’ambition qui ne paroist qu’auec vn empire
trop absolu, sur l’esprit de tous ceux de le maison
d’Autriche, & qui met ordinairement tant de
desordre dans les Monarchies, les plus pompeuses,
les plus magnifiques & les plus florissantes
de la terre, n’est que trop funeste à toute la nature
humaine, pour ne pas craindre de retomber
sous le regne d’vn Prince issu de cette Illustre Famille.
Et puis que vous sçauez bien, Messieurs,
(dans le desordre où sont maintenant les affaires
de l’Empire) que leur Maison ne scauroit iamais
estre en estat de nous defendre contre tant d’ennemis
que nostre malheureux sort nous a suscitez,
ny contre tant de puissances que nous voyons
de toutes parts armées pour nous destruire,
ou pour nous perdre : vous ne deuez donc iamais
consentir à la recherche que le fils de l’Empereur
en fait, ny mesme vous confier aux grandes
promesses que ce Prince vous donnne.

Le Roy de Portugal, l’Archiduc Leopold, le
fils du Duc de Sauoye, & le Duc de Medina qui
est le plus grand & le plus digne homme que nous
ayõs en toute l’estenduë de nos Provinces, sõt s’il
me semble encore moins propres à soustenir la
pesanteur des affaires de cette Couronne, pour
les mesmes raisons que nous venons de dire, &
pour celles que nous pourrions encore raporter,
en conseruant l’honneur & le respect qu’on doit



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