Vne autre vray semblance de cet Autheur vray
semblable me preste bien à rire, lors qu’il fait l’estonné
sur le murmure qui s’esleua contre le Cardinal
de Retz, sur le sujet de la retraite de M. de Lorraine
il se donne la gloire de ne s’estre point laissé surprendre
à cette impocture, & d’auoir tousiours trouué des contradictions,
en ce qu’il ny auoir point d’apparence qu’vn
homme qui ne trauailloit tous les iours, à ce que disoient
ses ennemys qu’à broüiller Monsieur, & M. le
Prince se peut oster à soy-mesme l’instrument le plus
puissant & le plus certain de son dessein qui estoit le
Duc de Lorraine. Cette belle reflection accompagnée
de plusieurs autres synonimes de cette nature,
luy fait hatdiment conclure à son ordinaire, qu’il
peut bien estre vray que le C. de Retz ayt trauaillé à
la defection du Duc de Lorraine, mais qu’il faut
auoüer que cela n’est pas vray semblable, raisonnons
vn peu auec luy.

Il faut premierement sçauoir que S. A. R. & M.
le Prince estoient bien vnis ; que leur vnion estoit
signée par l’vn & par l’autre, pour estre à l’épreuue
du changement ; qu’en cette conjoncture le Duc de
Lorraine ne pouuoit soustenir ou choquer les interests
de l’vn, sans soustenir ou choquer les interests
de l’autre ; & que pour cette raison sa presence
deuoit estre aussi auantageuse, que son absence pouuoit
estre prejudiciable aux interets de M. le Prince.

Cela estant, il est forr probable que le C. de Retz