Du Pelletier, Pierre [1649], LETTRE D’VN PRINCE ANGLOIS ENVOYÉE A LA REYNE D’ANGLETERRE. Sur les affaires presentes du Royaume, pour l’attentat commis en la personne de son mary. Traduite par le sieur du Pelletier. , françaisRéférence RIM : M0_1892. Cote locale : B_19_4.
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que i’aye alleguées ie consens que vostre
ressentiment en triomphe, & que ie ne me sois
monstréque pour estre vaincu. Il y auroit sans
doute de la cruauté, si ie proposois à vos iustes
ressentimẽs, & il faudroit estre plus barbare
que les bourreaux qui ont fait mourir Iacques
Stuart vostre mary, & mon Prince, si ie
condamnois vos larmes & vostre ennuy ; que
vostre Majesté considere dont que ie desiste de
ma premiere pensee, d’autant que ie commence
à connoistre que ce remede seroit du rang
de ceux qui sont pires que les maux mesmes
que l’on pretend guerir. I’ay souuent esprouué
que c’est vne grande consolation en la misere,
de la pouuoir dire, & qu’il ne fut iamais de Tyran
si cruel que celuy qui voudroit nous oster
la voix, quand on à raison de se plaindre Quant
à moy, Madame, ie confesse que la Niobè
des Poёtes, que la fable a metamorphosée en
marbre, eut sans doute moins de suiet de se
plaindre, que n’en a vostre Maiesté. Voila mon
sentiment qui est si conforme au vostre que
vous ne le des appreueres pas comme ie pense,


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