La fureur de ce peuple auoit esté excitée par la surcharge
des impots, & l’action de cet Empereur est vne
tache à sa memoire qui ne pourra iamais estre effacée.
Mais certes ce seroit peu de cette hõte qui leur demeure
dedans l’histoire, s’il ne falloit point rendre vn
compte exact au Souuerain des Souuerains qui passe
dans la mesme balance les actions des Princes & des
vassaux. Toutefois, Madame, ie me trompe, les deffauts
des Grands sont d’vne autre consequence, & partant
leurs crimes sont pesez auec d’autres poids que les
crimes de leurs subiets. Mais ie ne pretens pas de passer
icy pour Predicateur, n’en ayant ny le caractere ny
la mission : c’est assez que ie vous dise mes sentiments
auec simplicité, & de la sorte qu’on le doit faire dans
vne lettre. Ie me persuade donc Madame, que vostre
Maiesté est pleinement instruire du dessein des Parisiens,
& des autres Prouinces qui se sont declarées auce
les Parlemens. Cependant ie ne laisseray pas de le dire
encore vne fois que les Princes, que les Generaux d’armées,
que les Parlemens, & que les peuples ne trauaillent
que pour conseruer, & maintenir la grandeur de
nostre Monarque ; de faire vne paix generale qui est
souhaitée il y à si longtemps de toute l’Europe, & de
deliurer la France du ioug d’vn Estranger. Ie pense
que cette intention est cõforme aux loix diuines & humaines,
& partãt que le Ciel combatra pour nous en correncontre,

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