Du Pelletier, Pierre [?] [1649], LETTRE ENVOYÉE A LA REYNE DE SVEDE, Pour la diuertir de prendre les armes contre les Parisiens. Par vn bon & veritable François. , françaisRéférence RIM : M0_2227. Cote locale : A_5_36.
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par la force des armes, & par la multitude des
soldats ne sont pas tousiours accompagnées de la Iustice,
& qu’il y à eu des conquerans qui ont souuent passé
pour des corsaires. S’il est vray comme dit vn ancien
que les Roys soient l’ouurage de Dieu, on peut asseurer
que la loy & que le Magistrat sont les ouurages des
derniers, & qu’ainsi la Iustice est l’effect de la Loy, &
la felicite le fruict de la Iustice. Ie croy que Vostre
Maiesté n’appreuuera pas moins que moy cette Sentence
d’vn bel Esprit, Que Thetis est tousiours au costé
droict de Iupiter ; & quant à moy i’adjouste à cette pensée,
Que c’est elle qui porte ses foudres. Cette Iustice,
Madame, est du costé de ceux contre qui l’on dit que
vous armez : si cela est, il est à croire que V. M. est mal
informée de nos desseins qui ne tendent qu’à maintenir
l’autorité de nôtre Prince, dont vn particulier pour
en abuser plus facilement, se couure pour ainsi dire
de sa pourpre Royalle : C’est vous dire tout en deux
mots, & trancher d’vn seul coup le nœud gordien qui
ne pourroit estre denoüé que de cette sorte. Oüy,
Madame, Dieu qui lit dans nos cœurs en est tesmoin ;
c’est là que butte l’armement de toutes les Prouinces,
qui ne peuuent plus souffrir l’insolente tirannie d’vn
estranger ; c’est là que butte le Arrests des Parlemens ;
c’est là que battent tous ces grands Princes qui comme
des Anges tutelaires ont volé icy à nostre secours :


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