Paris, a fait assez connoistre qu’ils n’ont choisi ce
pretexte que pour seduire les Peuples, s’emparer de
l’administration. C’est pour ce dessein qu’ils ont entrepris
de faire entrer en France toutes les forces
des Espagnols, anciens ennemis de la Couronne,
pour acheuer de desoler les Prouinces, se rendre
maistres de l’Estat, & de disposer de tout à leur volonté.
Sa Maiesté est bien asseurée, que si ledit Parlement
estoit en liberté, il luy en porteroit ses plaintes
& en vne occasion si importante, il luy rendroit des
preuues de sa fidelité. Mais apres les voyes de fait,
les assassinats, les incendies, les exils, & les proscriptions
commises par l’ordre des Factieux, tant à l’encontre
des Officiers du Parlement, que des habitans
de la Ville de Paris, dont on n’a pas osé seulement se
plaindre. Et ce qui est sans exemple, & que la Posterité
ne croyra pas, que les veufues & les heritiers
n’ont pas eu ne voix pour demander Iustice, & que
tous les Magistrats sont deuenus sans fonction ; il
n’y a plus qu’vne consternation publique : Les bonnes
volontez sont estouffées par vne bonne & iuste
crainte, & chacun se voit exposé à vne honteuse seruitude.
Et ainsi on ne peut faire estat des resolutions
qui se prennent dans ledit Parlement, qui pour authoriser
les crimes des Chefs de Party qui assistent à
toutes les deliberations. Et par leur presence & leur
conduitte tiennent vn chacun dans la crainte fait
qui s’est passé le 20. de ce mois dans ledit Parlement.

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