Davenne, François [?] [1649], SOVSPIRS FRANÇOIS, SVR LA PAIX ITALIENNE Iouxte la Copie imprimée à Anuers. , françaisRéférence RIM : M0_3710. Cote locale : B_20_38.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 4 --


Parles mains cruelles d’vn Prince,
D’vn Prince qui veut bien luy seruir de bourreau,
O bourreau de Paris, faloit-il, miserable,
Perdre tant d’innocens pour sauuer vn coupable,

 

 


C’eust esté peu des cruautez,
on a veu iusques dans les Temples
D’effroyables impietez,
Qui iamais n’auoient eu d’exemples.
On y a veu loger les hommes & cheuaux,
Et au lieu d Autels, leur mangeoire,
Et au lieu d’actions de gloire,
On a veu les Demons dans ces hommes brutaux
Faire là des excés, & vomir des blasphemes,
Qu’ils n’oserent iamais au fond des enfers mesmes.

 

 


On a veu ces monstres nouueaux,
Des aubes faire des chemises,
Et des housses à leurs cheuaux,
Des saincts ornemens des Eglises,
Iusqu’au pied des Autels on a veu ces voleurs
Forcer les filles & les femmes,
Auec des traittemens infames,
Sans respecter le lieu, ny Dieu, ny les Pasteurs,
Qui voulans s’opposer à ces horribles crimes,
De Prestres qu’ils estoient, ont esté faits victimes.

 

 


Ah, François ! où est vostre cœur ?
Où est le sentiment fidele,
Qui doit armer votre valeur
Contre vne rage si cruelle ?
Et quoy, souffrirez-vous qu’vne bande de gueux
Se vante, que votre Patrie
Souffre d’eux d’estre ainsi flêtrie,

page précédent(e)

page suivant(e)