Davenne, François [?] [1649], SOVSPIRS FRANÇOIS, SVR LA PAIX ITALIENNE Iouxte la Copie imprimée à Anuers. , françaisRéférence RIM : M0_3710. Cote locale : B_20_38.
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Supposts de Maltoutiers, qui pour des Benefices,
Canonisez tout-haut les plus grands malefices.

 

 


O Theologiens sans foy,
Que les vapeurs du monde affolent !
Quoy ? ceux-la servent bien le Roy,
Qui nous pillent, & qui le volent,
Et nous pour l’empescher, nous serons Factieux !
Quoy ? dans cette juste defense,
C’est sa Majesté qu’on offense !
Nous veut on apres tout, oster encor les yeux ?
Nous discernons fort bien l’authorité Royale
D’avecque Mazarin & toute sa Cabale.

 

 


Ouy, ouy, nous sommes bons François,
Et n aurons iamais bien ny vie,
Que nous ne donnions mille fois
Pour nos Rois & notre Patrie :
Mais quand des Estrangers, des Tyrans favoris
Voileront de ces noms Augustes
Leurs mauvais desseins, comme iustes,
Comme ils font aujourd’huy pour ruïner Paris ;
Paris, France, il te faut montrer là ton courage,
Ou bien quitte ton nom, & le pren d’esclavage.

 

 


C’est là ce qu’il faudroit prêcher,
Cordelier, digne de la corde,
Non pas mentir, pour accrocher
Cet Euesché, qu’on vous accorde :
Et vous tous, chiens muets, ne sçachans aboyer,
Si ce n’est apres les Abayes,
Qui se tournent souvent en bayes :
Héi que n’exhortez vous la Reine à larmoier
Sur cet embrasement si grand, & si à plaindre,
Que des pleurs de mil ans ne pourroient pas l’eteindre

 



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