Davenne, François [?] [1649], SOVPIRS FRANÇOIS SVR LA PAIX ITALIENNE. Iouxte la Copie imprimée à Anuers. , françaisRéférence RIM : M0_3710. Cote locale : E_1_82.
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Par les mains cruelles d’vn Prince,
D’vn Prince qui veut bien luy seruir de bourreau.
O bourreau de Paris, faloit-il, miserable,
Perdre tant d’innocens pour sauuer vn coupable,

 

 


C’eust esté peu des cruautez,
On a veu iusques dans les Temples
D’effroyables impietez,
Qui iamais n’auoient eu d’exemples,
On y a veu loger les hommes & cheuaux,
Et au lieu d’Autels, leur mangeoire,
Et au lieu d’actions de gloire,
On a veu les Demons dans ces hommes brutaux
Faire là des excés, & vomir des blasphemes,
Qu’ils n’oserent iamais au fond des enfers mesmes.

 

 


On a veu ces monstres nouueaux,
Des aubes faire des chemises,
Et des housses à leurs cheuaux
Des saincts ornemens des Eglises,
Iusqu’au pied des Autels on a veu ces voleurs
Forcer les filles & les femmes,
Auec des traittemens infames,
Sans respecter le lieu, ny Dieu, ny les Pasteurs,
Qui voulans s’opposer à ces horribles crimes,
De Prestres qu’ils estoient, ont esté faits victimes.

 

 


Ah, François ! où est vostre cœur ?
Où est le sentiment fidele,
Qui doit armer vostre valeur
Contre vne rage si cruelle ?
Et quoy, souffrirez-vous qu’vne bande de gueux
Se vante, que vostre Patrie
Souffre d’eux d’estre ainsi flétrie,

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