Davenne, François [?] [1649], SOVPIRS FRANÇOIS SVR LA PAIX ITALIENNE. Iouxte la Copie imprimée à Anuers. , françaisRéférence RIM : M0_3710. Cote locale : E_1_82.
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Comme vn perturbateur notoire ?
Est-ce donc manque de memoire,
Que vous changez d’auis ? est-ce qu’il a changé ?
C’est tousiours vn perfide, & ne fut iamais autre :
Mais il cache son crime, en faisant voir le vostre.

 

 


On dit qu’il a tant dépensé
Qu’il n’a qu’vn faux Louys de reste,
Comme l’eust-on iamais pensé,
Veu sa lésine manifeste :
Mais il estoit perdu, s’il ne vous eust gagnez,
Il a bien fait d’estre prodigue
Pour rompre vne si forte brigue.
Il se vange dés-là, de vous qui l’espargnez,
Et atteint doublement au but qu’il se propose :
Car il vous pert d’honneur gaignant ainsi sa cause.

 

 


Mais ce ne sera pas la tout,
Il fait bien voir par sa conduite,
Qu’il pretend pousser iusqu’au bout
Cette vangeance qu’il medite,
Il n’espargnera pas ceux qui l’ont espargné,
Paris, resous toy au pillage,
Aux feux, aux viols, au carnage,
S’il se peut voir vn iour dedans ton sang baigné,
Iamais il ne s’est pleu dans sa pourpre Romaine,
Au point que celle-la satisfera sa haine.

 

 


Si tu en doute, ouure les yeux,
Vois tu ces campagnes fumantes,
Et ces massacres en tous lieux,
Entens-tu ces voix gemissantes,
C’est d’vn tas d’innocens, qu’vn Herode nouueau
Persecute dans ta prouince,

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