Davenne, François [?] [1649], SOVPIRS FRANCOIS SVR LA PAIX ITALIENNE. AVEC L’AVGMENTATION. Edition derniere, reveuë exactement corrigée. Iouxte la Copie imprimée à Anvers. , françaisRéférence RIM : M0_3711. Cote locale : C_8_66.
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Est-ce donc man que de memoire,
Que vous changez d’avis ? est-ce qu’il a changé ?
C’est toujours vn perfide, & ne fut jamais autre :
Mais il cache son crime, en faisant voir le votre.

 

 


On dit qu’il a tant dépensé,
Qu’il n’a qu’vn faux l’oüit de reste ;
Comme l’eust-on jamais pensé,
Veu sa lésine manifeste ?
Mais il estoit perdu, s’il ne vous eust gagnez ;
Il a bien fait d’estre prodigue,
Pour rompre vne si forte brigue :
Il se vange dés-là, de vous qui l’épargnez,
Et atteint doublement au but qu’il se propose,
Car il vous pert d’honneur, gaignant ainsi sa cause.

 

 


Mais ce ne sera pas là tout,
Il fait bien voir par sa conduite,
Qu’il pretend pousser iusqu’au bout
Cette vangeance qu’il medite :
Il n’épargnera pas ceux qui l’ont épargné,
Paris, resou toy au pillage,
Aux feux, aux viols, au carnage ;
S’il se peut voir vn jour dedans ton sang baigné,
Iamais il ne s’est plû dans sa pourpre Romaine,
Au point que celle-la satisfera sa haine.

 

 


Si tu en doute, ouvre les yeux,
Voy tu ces campagnes fumantes,
Et ces massacres en tous lieux,
Enten-tu ces voix gemissantes,
C’est d’vn tas d’innocens, qu’vn Herode nouveau

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