Davenne, François [?] [1649], SOVPIRS FRANCOIS SVR LA PAIX ITALIENNE. AVEC L’AVGMENTATION. Edition derniere, reveuë exactement corrigée. Iouxte la Copie imprimée à Anvers. , françaisRéférence RIM : M0_3711. Cote locale : C_8_66.
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Qui dispose vostre courage
Pendant l’attente de son aage
Pour bien tost exercer sur tous ces malheureux
Sa iuste authorité qu’ils ont tantost bannie,
A force d’exercer sur nous leur tyrannie.

 

 


Leur Tyrannie a desormais
Pour but de ses cruelles feintes,
Que nos Roys ne sçachent iamais
Nos affections, ni nos plaintes ?
C’est dans ce noir dessein qu’ils vous ont enleué,
Cette nuict mesme que leur rage
Et posa Paris au pillage ;
Paris que tant de Roys ont à peine acheué !
Iugez, Sire, iugez au traittement funeste
De ce cœur de l’Estat, s’ils espargnent le reste ?

 

 


Paris croyant trop à leur foy,
Voyla tout soudain à ses portes
Auec la terreur & l’effroy,
Toutes ces brutales cohortes,
Qu’au prix de nostre argent ils font venir du Nort ;
Vous diriez d’autant de furies
Qui par d’estranges barbaries
Font en tous lieux souffrir ou desirer la mort,
La pauure Isle de France est par tout en alarmes,
Et par tout inondée & de sang & de larmes.

 

 


Ah ! qu’il a pery d’innocens,
Dont jamais on n’aura memoire,
Qu’il en reste de languissans,
Pour Trophée de la victoire
Du glorieux Condé, sur tous les Villageois ;
Qu’il en meurt tous les jours encore,
Que la faim & l’ennuy devore,
Et qui s’en vont là-haut faire entendre leurs voix

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