D. L. [signé] [1649], LES GENEREVX CONSEILS D’VN GENTILHOMME FRANCOIS, QVI A QVITTÉ LE PARTY DES MAZARINS POVR SE RETIRER A PARIS. , françaisRéférence RIM : M0_1485. Cote locale : A_3_71.
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là, comme le seroient à vn pupille, les parens qui
luy auroient eleu pour Tuteur vne personne insoluable
& de mauuaise foy. Enfin ces Messieurs touchez
par tant de plaintes publiques, leurs yeux ne
voyant par tout que de la desolation, leur esprit ne
preuoyant de là que des perfidies, & des calamitez
vniuerselles, ils prirent la resolution de presenter
leurs tres humbles remonstrances à la Reyne. Ils
la supplierent de mettre vn meilleur ordre en l’administration
des Finances, ou d’agréer leurs aduis,
par lesquels on pouuoit soulager le peuple, faciliter
le trafic, payer les soldats, & outre cela faire
tous les ans vn fonds considerable, pour l’honneur
& le soustien de cette Monarchie. D’abord i’ay sçeu
qu’on les rebuta, & qu’on les seruit de ce reproche,
que leurs charges estoient establies pour rendre la
Iustice aux particuliers, pour vuider les differends
de Pierre & de Iean, non pas pour se messer du
gouuernement de l’Estat. Ils m’ont dit, qu’ils representent
que les maluersations dont ils faisoient
leurs plaintes deuoient estre mises au rang des
crimes publics où chacun doit estre entendu sur
ce qu’il a de connoissance ; qu’ils n’estoient que
les organes de la voix commune de tous les peuples,
qu’ils ne donnoient pas des ordres, mais qu’ils
presentoient de tres humbles remonstrances, &
que l’affection qu’on ne leur pouuoit oster pour
l’Estat, leur laisseroit la voix libre, mesme sous les
chaisnes & dans les cachots, d’autres representerent
que les Magistrats sont entre les Peuples & le


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