Camaldoli, Michel de (père) [signé] [1649], LETTRE DV PERE MICHEL RELIGIEVX HERMITE DE L’ORDRE DE CAMALDOLI, prés Grosbois, A MONSEIGNEVR LE DVC DENGOVLESME SVR LES CRVAVTEZ DES Mazarinistes en Brie. , français, latinRéférence RIM : M0_2128. Cote locale : A_5_35.
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qui l’avoit endurcy, & qui permettoit son aveuglement,
& ce fut le mesme Dieu qui donna vne si funeste suitte
à cette parole épouventable des Tribus desia souslevez
en leur cœur, Que nous importe de prendre tant d’interest,
& d’avoir tant de respect pour la posterité de David ? qu’est il
besoin de nous attacher si fort à la race d’Isaye. C’est
S. A. R. c’est le fils de Henry le Grand, que regarde
à present ce lieu des Saintes Lettres ; Ce n’est point au
Roy qui est ieune, c’est à M. le Duc d’Orleans à dire
pour quoy hazarder nostre heritage, pour proteger vn
mauvais Ministre, & pour luy conserver vne authorité
inseparable de nostre sang ? est-ce l’affaire d’vn fils de
France, & du premier Prince du Sang Royal, d’exposer
la Couronne pour defendre le fils de Pierre Mazarin
homme estranger, hay des François condamné par la
Iustice du Royaume, & par la voix generale des peuples.

 

Responditq.
Rex
populo dura
derelicto
consilio
seniorum
quod
ci dederãt,
& locutus
est, eis secundũ
con
silium iuvenum,
dicens,
pater
meus aggravavit
Iugum vestrum,
ego
autem addam
Iugo
vestro pater
meus
cecidit
vos flagellis
ego autem
cædã
vos scor
pionibus,
& non ac.
quievit
Rex populo
quoniam
adversatus fuerat eum Dominus.

Vide is itaque populus quod noluisset eos audire Rex. Respondit ei dicens quæ
nobis pars in David, ? aut quæ hæreditas in filio Isay ? Lib. 3. Reg.

Seroit-il bien possible que S. A. R. n’eut pas en
horreur l’orgueil de ce nouvel A man successeur du cruel
Armand qui l’a si indignement traittée. Il vit avec vn
fast inimitable aux Roys, & il a reduit la France au point
de voir ieusner son Roy, de voir, comme l’on dit, sa table
renversée cet hyver dernier, & sa cuisine deserte,
pendant que la sienne fumoit, non pas mesmes dans sa
maison ; mais dans le Palais Royal, à la veuë des officiers
du Roy, qui ont esté contraints d’aller vivre à credit.
N’estoit-ce pas vne vision du [1 lettre ill.]iel qui nous advertissoit,
que la France épuisee, ne pouvoit plus fournir à la table,



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